Le pont éventré, emporté par le Trapel et coupant le village littéralement en deux : l’image avait fait le tour des médias. Dans la nuit du 14 au 15 octobre 2018, Villegailhenc a payé un lourd tribut : 4 morts (sur les 15 victimes qu’a compté le département de l’Aude) et plus de 430 maisons dévastées pour un village de 1 700 habitants…
Quatre ans plus tard, la reconstruction de ce pont, qui relie Carcassonne à Mazamet, est vécue comme un symbole, celui du renouveau pour ce village martyr. « La conception est totalement nouvelle ; le pont est plus long et plus solide. Il fait 48 mètres d’ouverture, ce qui veut dire qu’avec la même crue de 2018, il resterait encore un mètre au-dessus de l’ouvrage. Nous allons aussi travailler sur la rivière de manière à ce que l’eau n’arrive plus par vagues », explique le maire de Villegailhenc, Michel Proust.
Trois bâtiments publics ont également été reconstruits : un foyer, les ateliers municipaux et une maison citoyenne. « C’est vraiment un nouveau départ », insiste l’élu. Ces services au public ont, en effet, une importance capitale, si ce n’est vitale, pour ce type de petites communes rurales.
La mobilisation a été à la hauteur de la catastrophe et des dégâts. Pour la reconstruction de Villegailhenc, la Région a engagé plus de 2 millions d’euros : 1 million d’euros pour le nouveau pont et 1 million pour la réparation du village (commerces dont la boucherie et la boulangerie, entreprises, exploitations agricoles, bâtiments publics, mais aussi création d’un jardin naturel en bordure du Trapel).
Faire face au changement climatique
Lors de ces inondations meurtrières, ce ne sont pas moins de 204 villes et villages de l’Aude qui ont été reconnues en état de catastrophe naturelle, soit près de la moitié des communes du département. Un mois à peine après la catastrophe, un plan de soutien exceptionnel de près de 29 millions d’euros a été voté. La Région a en effet tout mis en œuvre pour soutenir la reconstruction des ponts et des routes mais aussi pour accompagner les projets portés par les communes, les syndicats de rivière, les entreprises, les agriculteurs, les associations et les sinistrés.
Plus globalement, la Région mobilise des moyens importants afin de prévenir et réduire les risques d’inondation, notamment dans le cadre des Programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI), avec en 2021, près de 14 millions d’euros déployés sur la région (dont 4 millions de fonds européens – FEDER). Et face au réchauffement climatique qui aggrave les risques d’inondations, la Région Occitanie mobilise 200 millions d’euros jusqu’en 2027 avec son Plan régional d’adaptation au changement climatique.
Un nouveau Plan régional de l’eau
L’Occitanie est l’une régions les plus exposées aux effets du changement climatique. Le 14 novembre 2022, la Région a lancé une vaste concertation pour définir les grands axes se son futur Plan régional de l’eau. Celui-ci s’inscrit dans le droit fil des actions menées depuis 2016, telles que la restauration des zones humides, la renaturation des sols, la sécurisation de l’approvisionnement en eau ou encore la mis en place d’un réseau hydraulique régional.