Eau

Pourquoi mieux gérer la ressource en eau ?

L’eau et les milieux aquatiques constituent le patrimoine de tous les citoyens de la Région Occitanie. Il est essentiel d’agir pour une bonne gestion de l’eau pour le bien-être des citoyens, le développement de notre territoire et la qualité de notre environnement.

En 2006, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques définie l’eau comme un « patrimoine commun de la Nation ». Cette ressource doit être équitablement partagée pour satisfaire l’ensemble des usages et gérée durablement pour garantir son accès ainsi que le maintien de sa qualité pour les générations futures.

La gestion intégrée de l’eau est donc un des enjeux majeurs auxquels la Région Occitanie doit répondre pour préserver le bien-être collectif de ses citoyens, dans le respect des milieux aquatiques.

Pour atteindre ces objectifs, la Région adopte une politique publique forte en la matière qui se veut résiliente face aux effets du changement climatique, dont la fréquence et l’intensité augmentent (inondation et sécheresses).

Un patrimoine aquatique régional soumis à de fortes pressions

Certains milieux aquatiques, parmi lesquels les zones humides, voient leur surface diminuer de manière continue.

Ces pressions, qualitatives comme quantitatives, sont majoritairement dues aux activités anthropiques conjuguées et aux évolutions climatiques :

  • d’un point de vue qualitatif, un grand nombre des ressources et milieux aquatiques régionaux présentent un état dégradé, soit d’un point de vue hydro-morphologique, soit d’un point de vue chimique.
  • d’un point de vue quantitatif, même si les ressources en eau superficielles et souterraines sont globalement importantes au niveau régional, de nombreux territoires régionaux présentent un déséquilibre entre les ressources disponibles et les besoins des usages et des milieux, engendrant ainsi des risques de conflits d’usages.
Etat écologique des masses d’eau superficielles (rivières, plans d’eau, zones de transition et côtières)

Plus de la moitié des masses d’eau de surface (cours d’eau, plans d’eau, eaux côtières et eaux de transition) de l’Occitanie n’ont pas atteint le bon état visé par la Directive Cadre sur l’Eau, particulièrement du fait :

  • de pressions hydrologiques (obstacles à l’écoulement) ;
  • de pressions morphologiques (artificialisation) ;
  • de la présence de polluants (nitrates et pesticides).

Les aléas climatiques : sècheresses et inondations

Les divers risques hydrologiques en Occitanie, submersions marines, inondations, sècheresses, multiplient les drames et les dommages humains sur le territoire.

Sécheresse et inondations exceptionnelles en Occitanie sur les 30 dernières années

Inondations

Octobre 1988

Inondations sur Nîmes

  • Plus de 3 m d’eau dans les rues
  • 10 décès
  • 500 M€ de dégâts

Décembre 1997

Submersion marine sur le littoral de l’Occitanie

  • Événement cinquantennal
  • Surcôte marine de plus d’1 m - 2 m à Leucate
  • Recul du trait de côte jusqu’à 20 m
  • 35 M€ de dégâts

Novembre 1999

Inondations centrées sur l’Aude

  • 440 communes touchées
  • 36 décès
  • 4000 entreprises sinistrées
  • 580 M€ de dégâts

Septembre 2002

Inondations dans le Gard

  • 420 communes touchées
  • 24 décès
  • 3000 entreprises sinistrées
  • 1200 M€ de dégâts

Décembre 2003

Inondations du Rhône

  • Crue centennale
  • Secteurs inondés pendant plus d’un mois en Camargue gardoise
  • 300 M€ de dégâts dans le Gard

Juin 2013

Inondations dans les Pyrénées

  • 150 communes touchées
  • Plus fortes crues depuis 50 ans
  • 3 décès
  • 350 M€ de dégâts en Occitanie

Automne 2014

Inondations sur tout l’Est de l’Occitanie

  • Une dizaine d’épisodes orageux successifs
  • 600 communes touchées
  • 11 décès
  • 400 M€ de dégâts

Octobre 2018

Inondations dans l’Aude

  • 200 communes touchées
  • 14 décès
  • Au moins 400 M€ de dégâts

Sécheresse

Été 1989

Sécheresse estivale sur la partie est de l’Occitaniequi persiste dans l’automne 1989 et le début d’hiver 1989 / 1990

  • De mai à décembre 326 mm de cumuls de pluie sur le Gard (déficit pluviométrique de 53 %)
  • 437 mm en Lozère (déficit de 43 %)
  • Incendies, sols très secs, arrêtés interdisant d’arroser les pelouses et laver les voitures.

Été 2003

Sécheresse estivale sur la partie est de l’Occitanie

  • Courte mais avec des températures largement au dessus de la normale (canicule)
  • Déficit pluviométrique particulièrement fort en ex Languedoc Roussillon (89,5 mm de juin à septembre, 38 % de déficit pluviométrique)

Printemps et été 2006

Sécheresse sur la partie est de l’Occitanie

  • Entre 30 et 50 % de déficit pluviométrique sur l’Aude, les Pyrénées-Orientales, le Gard et l’Hérault, associé à des fortes chaleurs en été.

Été 2016

Sécheresse sur la partie ouest de l’Occitanie

  • Mois d’août le plus sec depuis 50 ans, notamment dans le Lot (12 mm de pluie entre le 1er août et le 13 septembre à Cahors)
  • Restrictions d’eau, feux de forêt, fissures sur des constructions.

2017

Sécheresse dans le Gard et dans de nombreux autres départements d’Occitanie

  • Année la plus sèche sur le Gard depuis 1958 (328 mm de pluviométrie annuelle à Nîmes)
  • Feux de forêt, calamités agricoles

Les conséquences des sécheresses sont multiples :

  • sur la santé humaine ;
  • sur l’équilibre de l’ensemble des milieux vivants ;
  • sur les rendements agricoles ;
  • sur la ressource en eau (les pénuries donnent lieu à des rationnements ou des restrictions d’usages) ;
  • sur la qualité de la ressource et des milieux aquatiques (notamment les zones humides).

Notre région est par ailleurs confrontée à des risques d’inondations particulièrement importants.

Zones inondables

- 1,5 million d’habitants, 330 000 établissements et 700 000 emplois sont implantés en zone inondable sur notre territoire (soit près du tiers de la population et des emplois permanents, sans compter les nombreux enjeux saisonniers qui sont également souvent menacés (campings, etc.).) ;

  • Les inondations des 20 dernières années ont entraîné 3 milliards de dégâts, soit 160 millions d’euros de dégâts en moyenne chaque année ;
  • Durant les 20 dernières années, près de 30 % des décès liés aux inondations en France ont été déplorés en Occitanie.

La violence des pluies et des tempêtes marines que nous subissons explique pour partie cette situation (60 à 70 % des épisodes de pluies extrêmes recensés en France métropolitaine concernent l’Occitanie).

Les défis à relever

Des défis démographiques

La population régionale ne cesse d’augmenter, avec des besoins associés :

  • approvisionnement en eau potable ;
  • capacité des milieux à diluer les eaux usées traitées ;
  • qualité du cadre de vie et accès à la nature ;
  • absence d’inondations préjudiciables ;
  • etc.

L’accroissement de la population s’accompagne d’autres problématiques qui peuvent aggraver la situation actuelle. L’urbanisation et l’artificialisation de nouvelles terres impactent :
- les capacités d’infiltration des sols,

  • favorisent les ruissellements,
  • augmentent la pression sur les ressources et milieux aquatiques,
  • augmentent les risques de pollution,
  • augmentent les risques d’inondation (de plus, la concentration des populations rend plus difficile la gestion des crises liées aux inondations).

Au 1er janvier 2015 la Région Occitanie se positionne comme la cinquième région la plus peuplée de la France métropolitaine avec :

  • 5 774 185 habitants,
  • 51 000 habitants supplémentaires chaque année (+0,9%/an de 2010 à 2015),
  • 6 millions d’habitants d’ici 2021,
  • 7 millions d’habitants en 2050.

Au-delà de cette population permanente, la région Occitanie attire de nombreux touristes, ce qui peut engendrer, localement et temporairement, une augmentation considérable de la population présente.

  • 212 millions de nuitées annuelles
Des défis climatiques et environnementaux

Les effets du changement climatique sont d’ores et déjà perceptibles sur le territoire régional et devraient continuer à s’amplifier.

En termes de gestion de l’eau, on peut en particulier craindre :

  • une raréfaction de la ressource, qu’elle soit superficielle ou souterraine (baisse de la recharge), que la multiplication possible des sécheresses sévères amplifiera ;
  • une altération qualitative : moindre dilution des rejets d’effluents, prolifération algales et relargage de micropolluants dans l’eau destinée à la consommation humaine du fait de l’augmentation de la température, renforcement des phénomènes d’intrusion saline liés à la diminution de la recharge des nappes d’eau souterraines, à l’augmentation des prélèvements et à la hausse du niveau marin ;
  • une dégradation des milieux aquatiques : baisse des débits et augmentation de la température conduisant à l’eutrophisation des milieux, évènements hydrologiques extrêmes occasionnant une augmentation de la turbidité et un colmatage du fond des rivières et des frayères, développement d’espèces invasives plus adaptées aux évolutions climatiques que certaines espèces locales, … ;
  • une recrudescence des inondations : l’évolution du climat laisse craindre une augmentation de la fréquence et/ou de l’intensité des phénomènes, notamment en bordure littorale du fait de l’augmentation déjà perceptible des niveaux marins.

Renforcer les atouts régionaux

Face aux défis et pressions rencontrées sur notre territoire, il est essentiel de renforcer les atouts régionaux pour affronter les enjeux actuels et futurs liés à la gestion de l’eau.

Les milieux aquatiques

En plus de constituer un cadre de vie apprécié par les habitats et les touristes, les milieux aquatiques assurent des fonctions essentielles qui permettent de contribuer à :

  • améliorer la qualité de l’eau ;
  • recharger les nappes ;
  • protéger contre les crues.

La protection des milieux naturels liés à l’eau permettra l’augmentation de la capacité de résilience des écosystèmes aquatiques et humides. Cela renforcera l’adaptation du territoire régional aux futures conditions environnementales, tant en période d’étiage qu’en période d’inondation.

Réserve naturelle régionale de Scamandre dans la Camargue gardoise (30)
Le réseau hydraulique

La Région Occitanie dispose d’infrastructures hydrauliques structurantes, avec notamment la concession régionale sur le littoral languedocien et les concessions d’État Neste dans les piémonts pyrénéens.

Réseau hydraulique régional et Aqua Domitia
Les multiples acteurs régionaux
  • Un grand nombre d’acteurs locaux (syndicats de milieux, Établissements Publics Territoriaux de Bassin (EPTB), Parcs Naturels Régionaux, …) ou départementaux de gestion de l’eau ;
  • Une forte capacité de recherche publique dans le domaine de l’eau (pour partie fédérée au sein de l’Institut Méditerranéen de l’Eau et de l’Environnement)  ;
  • Un tissu industriel diversifié et innovant sur ce même sujet avec en particulier le pôle de compétitivité Eau à vocation mondiale Aqua-Valley.
Des démarches multi-partenariales

Elles sont menées à l’échelle des bassins versants, qui intègrent une vision transversale des problématiques liées à l’eau :

  • Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) ;
  • Contrats de milieux ;
  • Plans Pluriannuels de Gestion (PPG) ;
  • Plans de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) ;
  • Plans de Gestion des Etiages (PGE) et projets de territoires ;
  • PAPI (Programmes d’Actions de Prévention des Inondations)…