« C’était un engagement, ce sera bientôt une réalité. Le train sera de retour entre Montréjeau et Luchon en début d’année prochaine. Je tiens à saluer la mobilisation de l’ensemble des équipes et des partenaires impliqués à nos côtés. Collectivement, nous engageons le territoire et ses vallées dans une véritable renaissance, en termes de qualité de vie, d’attractivité et de développement. Collectivement, nous mettons fin à 10 années d’injustice territoriale !
Le retour du train, c’est bien sûr le quotidien qui change presque du jour au lendemain. Des déplacements facilités, des loisirs et des services publics de nouveau accessibles. Mais c’est aussi et surtout un projet pour l’avenir. C’est en cela que nous avons souhaité inscrire cette réouverture dans le cadre d’un véritable projet de territoire concerté et partagé. Autour de l’hydrogène vert tout d’abord, que nous souhaitons produire localement pour alimenter le premier train de ce type qui circulera en France. Avec les collectivités et acteurs locaux, nous voulons aller vers la structuration d’un véritable écosystème H2 dans la vallée. Toujours collectivement, nous poursuivons également le travail visant à identifier et à développer toutes les opportunités offertes par le retour du train, en matière d’offre touristique, de potentialités économiques et d’aménagement du territoire. Le retour du train, c’est gagnant-gagnant sur toute la ligne » a notamment déclaré la présidente de Région à l’occasion de cette réunion publique.
Une mobilisation collective pour le retour du train dans les Pyrénées centrales
Longue de 36 km en voie unique et désormais non électrifiée, la ligne Montréjeau-Luchon est fermée aux voyageurs depuis 2014. Faisant du ferroviaire un pilier de son plan d’actions pour le développement des territoires et la lutte contre le réchauffement climatique, la Région a défini la réouverture de cette ligne comme prioritaire à la suite des États Généraux du Rail et de l’Intermodalité menés en 2016. À ce titre, elle a depuis demandé et obtenu auprès de l’État le transfert de la ligne - une première en France - afin de pouvoir maitriser les coûts et le calendrier de réalisation. Elle prévoit ainsi de mobiliser 67 M€ pour l’ensemble du chantier de régénération dans la perspective de rouvrir la ligne en mai 2025 et d’y exploiter le premier train à hydrogène de France à partir de 2026.
Un chantier d’envergure pour le territoire
Au-delà de la régénération de la ligne de Montréjeau à Luchon, les travaux prévoient également la réhabilitation de quatre haltes ferroviaires (Bagnères-de-Luchon, Loures-Barousse, Saléchan-Siradan et Marignac-Saint-Béat), la suppression de 11 passages à niveau et la sécurisation de ceux conservés, la rénovation d’ouvrages d’art, hydrauliques ou en terre (171 ouvrages jalonnent la ligne dont une majorité sera réparée et 4 seront reconstruits), le confortement de parois rocheuses, ainsi que des travaux de télécommunication et de signalisation.
La première partie du chantier, de décembre 2023 à avril 2024, portait sur les travaux préparatoires tels que la dépose de l’ancienne voie, la libération des emprises ou encore la démolition des quais. La phase suivante, qui démarrera à partir de mi-juillet et se déroulera jusqu’à fin mars 2025, concernera les travaux principaux comme la pose de la nouvelle voie, la réparation des ouvrages ou la reconstruction des quais dans les haltes et gares réhabilitées.
Ce chantier d’envergure pour le territoire rassemblera jusqu’à 200 personnes dans la période la plus dense des travaux. Les matériaux issus de la dépose ont fait l’objet d’une valorisation en vue d’une réutilisation pour de nouveaux usages. Une base travaux principale sera installée à Gourdan-Polignan pour le stockage des matériaux et l’implantation de la base vie.
À terme, une offre de trains liO pour les déplacements du quotidien comme de loisirs
L’enjeu du chantier est notamment de permettre de retrouver le niveau de performance initial de la ligne avec une vitesse de circulation pouvant atteindre jusqu’à 90km/h. Une fois mise en service, elle offrira 6 allers-retours quotidiens entre Montréjeau et Luchon avec un temps de parcours de 35 min. Cinq points d’arrêt seront desservis : Montréjeau-Gourdan-Polignan, Loures-Barousse, Marignac-Saint-Béat, Saléchan-Siradan et Bagnères-de-Luchon. L’offre proposée sur la ligne permettra également d’aller jusqu’à Toulouse où des correspondances seront recherchées avec les TGV, les Trains d’Équilibre du Territoire (TET) et les trains de nuits. Elle marquera enfin le retour de Skirail pour les 2 stations de Peyragudes et Superbagnères.
À Luchon, un pôle d’échange multimodal et un nouveau bâtiment voyageurs
Pour accompagner le retour du train, la Région a également engagé la rénovation de la gare de Luchon. Démarrés en mars 2024 pour une durée d’un an, les travaux consisteront à rénover les 235 m2 de la gare à savoir l’ensemble des locaux voyageurs (hall d’attente, guichet de vente, locaux pour les agents, etc.), la façade du bâtiment ainsi que les 2 marquises. Ce chantier d’un coût de 2 M€ est également pris en charge à 100% par la Région.
En 2024, la Région mènera également les travaux nécessaires à la transformation de la gare en véritable Pôle d’Échange Multimodal (PEM), pour lesquels elle engagera 700 000 € supplémentaires. Attendu pour mai 2025, ce PEM jouera le rôle d’interface entre les différents modes de transports. Des zones de covoiturage, des bornes de recharge électrique, des box pour les vélos ainsi que des quais pour les autocars ou les navettes permettront de créer un véritable carrefour de mobilités.
Les autres gares de l’itinéraire font actuellement l’objet d’études en lien avec les Communes et Intercommunalités dans la perspective d’aménager leurs abords en pôles d’échanges multimodaux.
Et bientôt, le train à hydrogène !
La Région Occitanie a fait l’acquisition de 3 rames hydrogène bi-mode construites par CAF et Alstom qui mobilise notamment son usine de Tarbes pour la conception des chaînes de traction du train ainsi que l’intégration des piles à combustible et des batteries (52 M€ dont 30 M€ engagés par la Région et 22,7 M€ par l’État, via la Dotation Régionale d’Investissement fonds « relance », et l’ADEME à travers l’appel à manifestation d’intérêt « Emhysfer »). La livraison de la 1ère rame est attendue fin 2025 pour une exploitation commerciale prévue en 2026 après une première phase de test.
L’hydrogène qui sera utilisé pour faire circuler ces trains sera produit à partir d’électricité renouvelable (hydrogène vert). Ainsi, une station d’approvisionnement en hydrogène sera positionnée à proximité de la gare de Luchon. Pour aller plus loin, la démarche entamée avec le projet Pyrénées H2, coordonné par la Région Occitanie, vise à faire émerger un véritable écosystème de production et d’usages de l’hydrogène dans cette vallée.
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