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L’Occitanie à grande vitesse est sur les rails

Alors que le chantier des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse bat son plein, l’Occitanie réaffirme son ambition : offrir un réseau de transports performant et décarboné à tous ses habitants. Focus sur trois projets majeurs qui vont transformer les déplacements et rapprocher nos territoires.

Face à l’urgence climatique et au besoin de désenclaver nos territoires, le développement du train est une priorité absolue. Moins de camions sur les routes, des trajets plus courts et des trains du quotidien plus fréquents : c’est tout l’enjeu de la "révolution ferroviaire" engagée en Occitanie pour construire les mobilités durables de demain.

À Toulouse, le train du quart d’heure se profile

D’ici 2032, 92 trains par jour sont attendus grâce aux AFNT, contre 58 en 2024.

Le chantier des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT) est la première pierre visible d’une immense transformation. Concrètement, il s’agit d’élargir les voies existantes sur près de 20 km (passage de 2 à 4 voies) à l’entrée nord de la métropole.

Pour les voyageurs, le bénéfice sera radical. En séparant les trains rapides (TGV) des trains régionaux, on met fin aux bouchons ferroviaires. Résultat : un véritable "choc d’offre" pour les trains du quotidien, avec un objectif d’un train toutes les 15 minutes en heure de pointe. C’est la naissance du Service Express Régional Métropolitain (SERM), connecté directement au métro toulousain pour faciliter les trajets domicile-travail.

Bordeaux-Toulouse, l’heure de la grande vitesse

340 000 tonnes de CO2 évitées chaque année grâce à la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest

Avec les AFNT, c’est la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest (LNSO) [1], longtemps attendue, qui entre dans sa phase opérationnelle. Ce projet stratégique vise à réparer une injustice historique : relier enfin Toulouse, seule grande métropole européenne sans LGV, au réseau à grande vitesse.

Grâce à cet investissement massif , les temps de parcours vont fondre : rallier Paris ne prendra plus que 3h10 (contre plus de 4h aujourd’hui) et Bordeaux sera à 1h05. Au-delà de la vitesse, c’est une alternative écologique crédible à l’avion et à la voiture qui se met en place, tout en libérant des créneaux pour le fret et les trains liO sur les lignes existantes. C’est aussi la création d’un jalon manquant pour relier efficacement le reste de l’Europe.

Un train émet 60 fois moins de CO² par passager que l’avion. C’est essentiel, puisque la liaison aérienne entre Toulouse et Paris est la plus fréquentée du pays.

Une large adhésion populaire

Loin des idées reçues, la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest bénéficie d’un soutien massif des citoyens. Selon une enquête Odoxa, 87 % des habitants du Sud-Ouest approuvent la construction de la LGV et 86% des français jugent que ce projet est utile pour le pays.

Montpellier-Perpignan, plus de trains sur le littoral

160 000 tonnes de CO2 évitées chaque année grâce à la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan

Sur le pourtour méditerranéen, le projet de Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) [2] répond à une double urgence. D’abord, permettre de désaturer le réseau existant et ainsi renforcer l’offre de trains du quotidien. Ensuite, compléter le réseau européen pour faciliter les échanges avec l’Espagne, l’Italie, la Slovénie et la Hongrie.

Là encore, la stratégie est celle du "doublet de lignes" : une nouvelle infrastructure pour les trains rapides et le fret, ce qui permet de redonner de l’air à la ligne littorale pour les trains liO. Pour les habitants, cela signifie à terme plus de trains, plus ponctuels et un temps de trajet fortement réduit : moins 18 minutes entre Montpellier et Béziers, moins 39 minutes entre Montpellier et Perpignan.

20 000 poids lourds en moins par an sur l’A9 grâce à la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan.

L’État, clé de voûte du financement

La réussite de ces grands projets repose sur un pacte financier clair : 40% de l’État, autant pour les collectivités locales et 20% de l’Union Européenne. Un effort pour les territoires qui appellent l’État à tenir ses engagements. Pour la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest, l’investissement de l’État est lissé sur 40 ans, représentant 150 millions d’€ par an.

Les Dates Clés

Fin 2026 : Première mise en service partielle des AFNT (secteur Castelnau d’Estrétefonds).

2027-2028 : Lancement des grands travaux de la ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse.

2029 : Début des travaux de la ligne Montpellier-Béziers (pour une mise en service en 2034).

2032 : Arrivée de la LGV à Toulouse et mise en service complète des AFNT.

[1Coûts estimés à 14 milliards d’€ pour la phase 1. Financement prévu à 40% par l’Etat, 40% par les collectivités locales et 20% par l’Union Européenne.

[2Coût estimé à 6,12 milliards d’€, dont 2,04 milliards d’€ pour la phase 1 entre Montpellier et Béziers. Financement prévu à 40% par l’Etat, 40% par les collectivités locales et 20% par l’Union Européenne.