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Écoles de la transition écologique : un avenir s’offre aux jeunes en quête de sens

Accompagnées par la Région dès leur création en Occitanie, les Écoles de la transition écologique (ETRE) préparent les jeunes de 16 à 25 ans en rupture scolaire ou d’emploi aux métiers de la transition écologique. Reportage auprès des élèves de l’école d’Alenya dans les Pyrénées-Orientales.

Les Écoles de la transition écologique accueillent les jeunes en quête de sens et d'avenir.
Les Écoles de la transition écologique accueillent les jeunes en quête de sens et d’avenir.
Crédits : Yann Kerveno

Ille-sur-Têt, un matin d’octobre. Le vent du sud pousse des nuages gris au-dessus des Pyrénées-Orientales. Les chèvres n’en ont cure. Elles avancent le long du chemin de la Sini, sous le regard attentif des chiens de David Sira, leur berger, mais aussi d’Attilio, Enzo, Morgan, Nathan et Noé.
Ces cinq jeunes ont intégré l’École de la transition écologique (ETRE) d’Alénya, certains pour se préparer aux métiers de la transition écologique, les autres pour les découvrir et trouver leur voie.

Des jeunes en quête de sens et d’insertion professionnelle

Dans les écoles ETRE, les jeunes se voient proposer des formations gratuites autour des métiers verts, ici au Jardin de Simples, à Îlle-sur-Têt (66).
Dans les écoles ETRE, les jeunes se voient proposer des formations gratuites autour des métiers verts, ici au Jardin de Simples, à Îlle-sur-Têt (66).
Crédits : ETRE Alenya

Noé, en césure universitaire, se destine à une carrière dans le design environnemental. Mais avant de finir son master, il voulait tout d’abord « voyager et mettre les mains dans la terre ». Attilio était, quant à lui, dans la restauration, quand la pandémie de Covid est survenue. Depuis, il veut s’orienter vers un autre secteur d’activité, tout comme Nathan, le plus jeune du groupe, qui a quitté l’école, les études ne lui plaisant pas. Morgan est dans le même cas. Alors, après plusieurs échecs, il a rejoint l’école ETRE d’Alénya, en espérant enclencher par la suite une alternance dans le secteur du vin et préparer un diplôme d’œnologie.

Autant de jeunes en quête de sens et de travail, qu’a l’habitude d’accueillir l’école ETRE d’Alénya. Comme les autres, elle leur propose des formations gratuites, pratiques et manuelles autour des métiers verts et verdissants, allant d’une semaine à un an, afin de les mettre ou les remettre en selle. À la fin de cet accompagnement, plus de 80 % des élèves trouvent une issue positive : emploi, formation, service civique…

Des acteurs attachés à apporter leur pierre à la transition écologique

Les élèves de l'école d'Alenya découvrent la réserve de la forêt de la Massane avec Jean-André Magdalou.
Les élèves de l’école d’Alenya découvrent la réserve de la forêt de la Massane avec Jean-André Magdalou.
Crédits : ETRE Alenya

Dans les Pyrénées-Orientales, l’école est portée par l’association Perm’ÊTRE 66, née en 2021 de la rencontre entre Emmanuel Ratouit, son président et membre d’ATD Quart Monde, et Jean-André Magdalou, maire d’Alénya. « Nous nous inscrivons dans un écosystème concerné par ces questions de transition écologique, depuis l’Afpa, le lycée agricole et l’Asso de recyclage ARC 66, entre autres » explique Laëtitia Aurite, sa coordinatrice.

Les jeunes de 16 à 25 ans sont majoritairement adressés par les Missions Locales, voire par les services d’aide à l’enfance. « En un an, nous avons déjà accueilli plus d’une quarantaine de jeunes » en formation de remobilisation sur une semaine ou en préqualification sur trois mois, souligne-t-elle.

Session menée dans une ferme pédagogique

Attilio, Enzo, Morgan, Nathan et Noé dans l'exploitation de David Sira, à Îlle-sur-Têt (66).
Attilio, Enzo, Morgan, Nathan et Noé dans l’exploitation de David Sira, à Îlle-sur-Têt (66).
Crédits : Yann Kerveno

Voilà comment Attilio, Enzo, Morgan, Nathan et Noé ont passé la journée à Ille-sur-Têt. Une fois le troupeau mis au repos, ils ont cassé la croûte et préparé l’atelier qui les attendait durant l’après-midi : la construction d’une haie sèche à vocation de refuge pour la biodiversité locale.

L’hôte du jour, David Sira, qui les encadre, a lui aussi cherché sa voie. Après avoir travaillé dans la restauration, il a décidé de passer un BP JEPS et devenir formateur au développement durable. Pour aller au bout de sa démarche, il s’est installé en constituant un troupeau composé d’une trentaine de chèvres, une vingtaine de brebis et cinq ânes à Corbère-les-Cabanes. Depuis, en complément de l’animation, il propose des prestations d’écopâturage.
Son engagement dans l’École ETRE coulait donc de source : « C’est une suite logique. Ces jeunes sont la génération qu’il faut sensibiliser et former aux enjeux de transition écologique. Cet engagement est en phase avec mon propre projet qui est de transformer le terrain que j’occupe en support avec une vraie ferme pédagogique.  »

C’est là, en effet, le sens des écoles ETRE qui fêtent cet automne leur cinquième anniversaire : mélanger des expériences pour que chacun puisse construire son propre futur, plus vert.

Des écoles activement soutenues par la Région

Les écoles ETRE sont aujourd’hui au nombre de cinq en Occitanie. Présentes à Lézignan dans l’Aude, La Salvetat-Peyralès dans l’Aveyron, Lahage en Haute-Garonne, Montarnaud dans l’Hérault et Alenya dans les Pyrénées-Orientales, elles sont activement soutenues depuis leur implantation en Occitanie par la Région, qui a également mis en place le Revenu écologique Jeunes. Pour 2022, l’enveloppe totale d’aide aux écoles ETRE est de plus de 500 000 €. En outre, la Région participe au développement de leur réseau en Occitanie, suite à la convention d’essaimage signée en 2021 avec la fondation ETRE, créée sous l’égide de la Fondation pour la Nature et l’Homme. « L’Occitanie est une région pionnière en France, la première à mettre en place un accompagnement pour favoriser le développement de ces écoles sur tout le territoire », explique Agnès Langevine, vice-présidente en charge du Climat, du Pacte vert et de l’Habitat durable. Ainsi, l’Occitanie comptera 13 écoles ETRE d’ici 2027.