Une filière de masques innovants dans le Comminges

Christine Nayrac Innovation, bureau d’études spécialisé dans les tissus techniques et leur application physiologique pour la performance dans le sport et la chirurgie post-opératoire, a utilisé son savoir-faire pour mettre au point un masque innovant, avec le CHU de Purpan à Toulouse. Une filière de production se met en place dans le Comminges, avec le soutien de la Région Occitanie.

Des masques homologués catégorie 1, avec un matériau (tenu secret) de 7 grammes, composés d’une seule couche, « que l’on ne sent pratiquement pas sur le visage, réutilisable 50 fois et garantissant une protection optimale ». C’est l’innovation portée par Christine de Chabalier Nayrac, avec des essais dans le service de virologie du CHU de Purpan à Toulouse, pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

Spécialisée dans les tissus techniques dédiés au sport et à la chirurgie post-opératoire, la scientifique a transposé son savoir-faire pour élaborer un masque performant, « tant sur le matériau technique que sur la pertinence de la protection des particules virales. Les résultats sont concluants, explique la dirigeante de la société éponyme, Christine Nayrac Innovation, bureau d’études basé à Landorthe (Haute-Garonne). Nous allons essayer d’obtenir une autorisation sanitaire provisoire de nos masques. » Avantage de ces derniers : « Une pertinence majeure dans la protection des particules virales, grâce au matériau et à la conception du masque. Quatre autres matériaux sont à l’étude. »

Une filière de production émergente

Avec le soutien de l’industriel Arcometal (Saint-Gaudens, président : Frédéric Mallet), qui a acquis une machine polyvalente de découpe laser, de la Région Occitanie, de la Direccte et de la sous-préfecture de Saint-Gaudens, une filière de fabrication de masques éclot dans le Comminges. « J’ai vu des choses remarquables, avec des profils très différents, des virologues, une couturière de 82 ans, des bénévoles divers (logisticiens, ingénieurs textiles, informaticiens, scientifiques)… Toute une chaîne se met en place, ce qui me permet de me concentrer sur la pérennisation du concept, la mise en place de contrats,
la conception de nouveaux produits de protection et les essais scientifiques au CHU de
Toulouse en lien avec les Dr.Mansuy et Isopet, raconte-t-elle.

A ce stade, nous fabriquons 800 masques par jour. L’objectif est de monter à 3.000 masques par jour dans deux mois. » Plusieurs centaines de masques ont déjà été vendus. Des dons ont été fait au CHU de Purpan (virologie), des infirmières libérales, des personnes défavorisées, des malades… Un atelier pilote d’environ 500 m2 va voir le jour (sa localisation précise est en train d’être arrêtée), pour le prototypage technique et l’activité de production.

La Région a alloué une subvention de 50.000 euros, pour l’acquisition de machines à coudre et pour des investissements techniques. « Une aide décisive, commente Christine Nayrac. Sans cette subvention, nous n’aurions jamais pu réaliser cet investissement de près de 100.000 euros. » Au-delà de l’aspect financier, elle se félicite de l’implication de Carole Delga, présidente de la Région. « Je l’ai eue en visioconférence, directement. C’est important de se sentir portée. Et j’ai senti son discernement, à la fois sur l’aspect technique du masque, mais aussi sur le projet de création d’une filière économique dans le Comminges. »

A noter :

  • Une subvention décisive de la Région pour l’acquisition de machines à coudre et pour des investissements techniques.
  • Une implication directe de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.

Le sport, incubateur d’innovation

Christine Nayrac connaît déjà les arcanes du milieu médical et chirurgical, dans le cadre de son activité habituelle, à savoir les textiles techniques et leur application pour le sport-performance et la chirurgie post-opératoire. Il s’agit de vêtements améliorant la performance des sportifs, ou de compressions de chirurgie post-opératoires pour la chirurgie esthétique et reconstructrice (grands brûlés par exemple), permettant de réduire plus rapidement les œdèmes. Elle a travaillé pour l’Armée, des athlètes internationaux, Hermès (pour lequel elle a réalisé une culotte physiologique adaptée aux chevaliers), ou encore plusieurs équipementiers sportifs, dont l’Américain Under Armour. « Le sport est un véritable incubateur d’idées innovantes. Le secteur brasse énormément d’argent, ce qui donne des moyens pour les expérimentations. Celles-ci peuvent être transposées sur des applications médicales », conclut-elle.

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Les visages de l'économie régionale 5
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