Elles sont issues des textes suivants :
- la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire (AGEC), l’ordonnance n° 2020-920 du 29 juillet 2020 relative à la prévention et à la gestion des déchets et le décret n° 2020-1573 du 11 décembre 2020 portant diverses dispositions d’adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets,
- la loi du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (loi dite « Climat et Résilience »),
- la loi du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale,
- la loi du 20 juillet 2023 visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols et à renforcer l’accompagnement des élus locaux,
- les décrets ZAN du 27 novembre 2023 relatifs à l’application de la territorialisation du ZAN.
Cette modification est l’aboutissement d’une longue concertation, d’un vrai travail de co-construction mené pendant près de deux ans.
Ainsi ce sont près de 400 acteurs qui ont été associés à la démarche : territoires d’Occitanie (Départements, SCOTs, EPCIs, Pôles d’Equilibre Territorial et Rural (PETRs), Parcs Naturels régionaux…), acteurs sectoriels et instances régionales et territoriales.
La sobriété foncière
La Loi Climat et Résilience confie aux Régions la responsabilité de territorialiser des trajectoires de sobriété foncière, avec pour objectif d’atteindre le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) à l’échelle régionale à l’horizon 2050 (à cet horizon, toute nouvelle artificialisation devra être compensée par une renaturation). La première étape imposée par la Loi est de diviser par deux le rythme de consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers entre 2021 et 2030 par rapport à la décennie passée (2011-2020).

Pourquoi limiter l’artificialisation des sols ?
Les défis environnementaux actuels appellent à modifier collectivement nos pratiques. Dans ce contexte d’urgence à agir, l’objectif ZAN, en modifiant notre façon d’occuper l’espace, apporte une réponse ambitieuse aux défis du changement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de la préservation des ressources. Réduire l’artificialisation des sols et l’étalement urbain préserve la biodiversité, les terres agricoles ainsi que la qualité et les fonctions écologiques des sols. Cela permet également de lutter contre les inondations en limitant le ruissellement des eaux de pluie. La préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers représente en outre une opportunité de valoriser le patrimoine paysager des territoires. L’objectif ZAN impose ainsi de repenser tout notre modèle d’aménagement. C’est un défi majeur à relever à toutes les échelles !
Trois grandes priorités régionales ont guidé l’ensemble de la démarche :
- le rééquilibrage territorial pour renforcer l’égalité des territoires, dans un contexte de forte attractivité démographique, la Région porte une vision ambitieuse et volontaire de l’aménagement de son espace régional : viser l’égalité des territoires par un rééquilibrage régional.
- le développement économique à travers la réindustrialisation, le soutien aux filières stratégiques et le rééquilibrage territorial,
Dans un contexte marqué par des défis économiques et sociaux, renforcer la souveraineté industrielle, énergétique et alimentaire mais aussi plus globalement la création d’emplois sont des priorités fortes pour la Région.
- Un nouveau modèle de développement pour répondre à l’urgence climatique
Ces ambitions de rééquilibrage régional et de développement économique ne seront pérennes que si la Région et les territoires parviennent dans le même temps à répondre à l’urgence climatique.

Les principes de territorialisation entre ambition et pragmatisme
La Région a fait le choix de mener une vraie territorialisation du ZAN prenant en compte l’enjeu de rééquilibrage régional ainsi que l’ensemble des spécificités locales. Il s’agit donc de ne pas appliquer une division par deux de la consommation d’espace de manière uniforme et systématique à l’échelle de chaque Schéma de cohérence territoriale ou EPCI non couvert par un SCOT .
Il importe en effet de permettre aux aires métropolitaines et urbaines attractives de répondre, de façon la plus sobre possible, à leurs besoins importants en termes de création de logements, notamment sociaux, mais aussi de développement d’activités pour accueillir dans de bonnes conditions, et de façon maitrisée, les populations qui continuent à arriver massivement.
Il est en parallèle essentiel de ne pas bloquer le développement des territoires ruraux, dans les villages et villes moyennes d’équilibre, qui jouent un rôle majeur dans la dynamique régionale face aux défis environnementaux et sociétaux de plus en plus prégnants.
Compte tenu de la hausse importante des taux d’effort induit par la loi ZAN et des difficultés inhérentes de mise en œuvre sur le terrain, la Région a fait le choix de la souplesse et du pragmatisme en suivant les principes de territorialisation suivants :
- Inscrire la territorialisation des objectifs de consommation foncière dans le rapport d’objectifs, c’est-à-dire inscrire les objectifs chiffrés dans un rapport de « prise en compte » et non de « compatibilité ». Ce niveau de prescriptivité moins contraignant laisse aux territoires davantage de marges de manœuvre.
- Mener une territorialisation du ZAN la plus juste et acceptable possible pour tous avec une variation des taux d’effort plafonnés à plus ou moins 10% autour de la moyenne régionale.
- Prendre en compte au mieux les spécificités territoriales dans les critères de territorialisation notamment les dynamiques démographiques, le rééquilibrage territorial et territoires ruraux, et les efforts passés en termes de sobriété foncière.
- Mobiliser une enveloppe régionale de 300 ha pour les projets d’envergure régional, en priorisant les projets économiques stratégiques afin de répondre à notre priorité régionale de soutien au développement économique et d’accueil de grands projets industriels.
- Sanctuariser une enveloppe régionale de 300 ha afin de permettre la mise en œuvre de la Garantie Communale, en application de la loi.
Ainsi chaque SCoT ou EPCI non couvert par un SCoT se voit fixer un taux de réduction de la consommation d’espace qui lui permettra de calculer les surfaces maximales "consommables" à l’horizon 2030.

L’identification de Projets d’Envergure Régionale
La Région a fait le choix de mobiliser une enveloppe régionale de 300 ha pour les projets d’envergure régional, en priorisant les projets économiques stratégiques afin de répondre à notre priorité régionale de soutien au développement économique et d’accueil de grands projets industriels.
Il s’agit de projets qui n’ont pas été retenus comme PENE, de zones d’activités économiques et de projets de tri et de valorisation des déchets. Les projets PER seront décomptés à 60% sur l’enveloppe régionale et à 40% sur l’enveloppe du territoire d’implantation.
Une large concertation pour avancer collectivement sur la territorialisation des trajectoires de sobriété foncière lancée début 2023
Convaincue de la nécessité d’associer les acteurs à la construction d’une territorialisation adaptée aux réalités des territoires, et dans une volonté de transparence sur la méthode de travail, la Région a fait le choix d’une large concertation impliquant les territoires, au-delà des obligations règlementaires et malgré le contexte incertain.
La concertation sur la modification du SRADDET a été lancée lors de deux plénières les 13 et 14 février 2023. Deux séries de quatre ateliers territoriaux se sont ensuite tenues en mars/avril puis en juin 2023 sur les espaces de dialogue du SRADDET.
Cette concertation qui a réuni plus de 800 participants en cumulé (élus et techniciens) a permis d’ouvrir largement le débat sur la traduction de l’objectif ZAN dans le SRADDET et la territorialisation des trajectoires de sobriété foncière.
Puis la loi ZAN du 20 juillet 2023 est venue fixer de nouvelles règles du jeu qui complexifient l’exercice :
- Création d’une conférence régionale de gouvernance du ZAN présidée par la Région et dont la composition est fixée par la loi,
- Création d’une réserve nationale de 10 000 ha dédiée aux projets d’envergure nationale et européenne (PENE), qui n’est pas hors ZAN mais mutualisée entre les régions,
- Possibilité pour chaque Région de constituer une liste de Projets d’Envergure Régionale (PER) pour lesquels la consommation ou l’artificialisation des sols induite est mutualisée au niveau régional,
- Une garantie foncière d’1 ha minimum est instituée pour chaque commune disposant ou prescrivant un document d’urbanisme d’ici 2026.
Ces nouvelles règles sont venues fortement impacter les premiers scénarii de territorialisation concertés avec les acteurs du territoire. De nombreuses incertitudes législatives inhérentes à ces nouvelles dispositions ont par ailleurs nécessité une mise en stand-by des travaux jusqu’à l’automne.
Une relance de la concertation à l’automne 2023
Afin d’échanger avec les territoires sur l’impact de la loi ZAN, la Région a organisé 2 réunions plénières à Toulouse et Montpellier en novembre 2023.
La Conférence Régionale de Gouvernance du ZAN, nouvellement créée, s’est réunie le 25 janvier 2024 à Toulouse, pour donner son avis sur une première proposition de liste de PENE transmise par le Gouvernement.
Par la suite, des ateliers se sont tenus à Montpellier et Toulouse les 29 et 30 avril 2024 pour partager le nouveau scénario de territorialisation du ZAN et échanger sur les projets de PENE et PER.

Pour mémoire, les PENE ne seront pas décomptées des enveloppes territoriales mais seront mutualisés entre toutes les régions ayant un SRADDET (pas de hors ZAN). Cela concerne des catégories de projets très encadrées : déclarés d’utilité publique (DUP), LGV, projets industriels majeurs, opérations défense/sécurité nationale, centres pénitentiaire, OIN…
La liste des PENE a été entérinée par arrêté ministériel publié le 9 juin 2024. Cet arrêté a vocation à être modifié régulièrement par l’État, en fonction de l’avancement des projets concernés.
La territorialisation du ZAN dans la modification du SRADDET Occitanie prévoit une enveloppe régionale mutualisée de 300 ha dédiés aux PER. Il s’agit de projets qui n’ont pas été retenus comme PENE, de zones d’activités économiques et de projets de tri et de valorisation des déchets. Les projets PER seront décomptés à 60% sur l’enveloppe régionale et à 40% sur l’enveloppe du territoire d’implantation.
La Conférence Régionale de Gouvernance du ZAN s’est une nouvelle fois réunie le 22 mai 2024 pour débattre sur le sujet des PER.
Tout au long de cet exercice, la Région s’est attachée à proposer une territorialisation juste, qui soit cohérente avec les priorités régionales de rééquilibrage régional mais aussi de création d’emplois, de relocalisation industrielle et de souveraineté.
La Région a mené la phase de consultation réglementaire de décembre 2024 à mai 2025 : consultation des Personnes Publiques Associées puis mise à disposition du Public
La prévention et la gestion des déchets
Le volet déchets du SRADDET doit être modifié pour intégrer les nouvelles dispositions réglementaires intervenues depuis l’adoption du Plan Régional de Prévention et Gestion des Déchets (PRPGD) en novembre 2019 :
- la loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC)
- l’ordonnance n°2020-920 du 29 juillet 2020 relative à la prévention et à la gestion des déchets
- le décret n°2020-1573 du 11 décembre 2020 portant diverses dispositions d’adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets
- la Directive cadre européenne sur les déchets de 2018.
Ces nouvelles dispositions réglementaires consistent en un renforcement des objectifs français actuels, notamment en termes de réduction, de recyclage et de valorisation des déchets avec :
- l’intégration des 6 nouveaux objectifs chiffrés de la loi AGEC :
- Prévention : - 15 % de Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) produits par habitant entre 2010 et 2030 ;
- Prévention : - 5 % de Déchets d’Activités Économiques (DAE) par unité de valeur produite, notamment du secteur du bâtiment et des travaux publics, entre 2010 et 2030 ;
- Prévention : réemploi et réutilisation de 5% du tonnage de DMA d’ici 2030, notamment pour les équipements électriques et électroniques, les textiles et les éléments d’ameublement ;
- Valorisation matière : 55% de valorisation matière des DMA en 2025, 60% en 2030 et 65% en 2035 mesurés en masse ;
- Valorisation énergétique : valorisation énergétique d’au moins 70% des déchets ne pouvant faire l’objet d’une valorisation matière d’ici 2025 et développement des installations de valorisation énergétique de déchets de bois pour la production de chaleur ;
- Élimination DMA : 10% des DMA produits enfouis en 2035.
- Un renforcement sur le sujet abandon de déchets – résorption des dépôts illégaux
- Un renforcement sur le sujet des déchets plastiques
- L’ajout d’un objectif spécifique sur la valorisation énergétique des déchets bois
- L’actualisation des échéances de déploiement du tri à la source des biodéchets
Il s’agit également de compléter le document en y intégrant :
- Une synthèse des actions menées par les autorités compétentes pour prévenir et empêcher les abandons de déchets et pour faire disparaitre les dépôts illégaux de déchets
- Une évaluation des investissements et autres moyens financiers pour financer les fermetures et les nouvelles installations de traitement des déchets
- Un recensement des installations de traitement des déchets contenant des quantités non négligeables de matières premières critiques.
- Une description et un bilan de l’organisation de la collecte des déchets et les mesures destinées à améliorer cette organisation.
La concertation a été conduite via le Comité Régional Déchets (CRD).
Le Comité Régional Déchets (CRD) réunit :
- les représentants des collectivités territoriales et de leurs groupements compétents en matière de collecte et de traitement de déchets,
- les services de l’Etat et organismes publics,
- les acteurs économiques : les organisations professionnelles concernées, chambres consulaires et les éco-organismes
- les associations agréées de protection de l’environnement
- des personnalités qualifiées.
Les temps d’échanges suivants ont été organisés :
- Journée de concertation le 11/04/2023 à Toulouse et le 20/04/23 à Montpellier (séance plénière et 3 ateliers thématiques)
- Entre les 2 sessions de concertation, possibilité de contribution numérique
- Demi-journée de concertation le 23/05/2023 à Toulouse et 30/05/2023 à Montpellier (séance plénière avec 4 focus thématiques)
- Réunion le 04/12/2023 à Narbonne, pour partager le suivi du volet déchets du SRADDET et l’avancement de la procédure de modification du volet déchets.
- Réunion le 12/02/2025 à Narbonne, pour formuler un avis sur le projet de modification et partager les chiffres clés du suivi du volet déchets du SRADDET 2022/2023.
La logistique
La loi « Climat & Résilience » apporte un nouvel objectif au SRADDET. Celui-ci doit « fixer les objectifs de moyen et long termes […] en matière de développement et de localisation des constructions logistiques ».
Le SRADDET modifié précisera les objectifs et les règles existantes sur la logistique, ainsi que les enjeux « de développement logistique et industriel », notamment autour de quatre axes :
- S’appuyer sur l’armature régionale existante comprenant des zones au rayonnement national
- Consolider l’existant
- Prioriser le bi-modes
- Utiliser le maillage actuel des réseaux
Une réunion d’information auprès des acteurs régionaux de la logistique sur les évolutions envisagées du schéma s’est tenue le 15 septembre 2023 lors de la Conférence Régionale de la Logistique.
La stratégie aéroportuaire
La loi 3DS demande que le SRADDET définisse « la stratégie régionale en matière aéroportuaire ».
Le SRADDET en vigueur intègre déjà une stratégie aéroportuaire :
- rééquilibrage des 2 aéroports métropolitains,
- rapprochement des 3 plateformes régionales (Perpignan, Carcassonne, Tarbes-Lourdes),
- soutien aux aéroports d’équilibre.
Une actualisation afin de préciser le volet environnemental de notre stratégie aéroportuaire a été réalisée.
Une réunion de concertation s’est déroulée le 19 juin 2023 pour présenter les modifications envisagées aux acteurs concernés, ainsi qu’une tournée des aéroports pour informer les acteurs de la modification du SRADDET.
Calendrier
- Consultation des PPA sur le projet de modification : Décembre 2024 - Mars 2025
- Mise à disposition du public : 17 mars au 19 mai 2025
- Adoption de la modification du SRADDET par le Conseil régional : 12 juin 2025
- Approbation par le Préfet : 11 juillet 2025