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L’Occitanie, terre d’envol de l’aéronautique et du spatial

En pointe sur le spatial, l’Occitanie est aussi la première région aéronautique de France et le premier pôle d’enseignement supérieur et recherche dans ce secteur ! Une réussite qui ne date pas d’hier pour Toulouse qui s’est lancée avec succès dans l’aviation dès le XIXe siècle.

Pionnière de l'aviation civile, Toulouse est aussi à la pointe de l'industrie spatiale en France
Pionnière de l’aviation civile, Toulouse est aussi à la pointe de l’industrie spatiale en France

Berceau de l’aviation avec Clément Ader, Pierre-Georges Latécoère ou l’Aéropostale, Toulouse et sa région sont devenues le principal pôle européen de l’aéronautique, puis du spatial. La Caravelle, le Concorde et l’A380 ont tous réussi leurs premiers vols au-dessus de Toulouse. La « Ville rose » , siège d’Airbus Group, accueille aussi le Centre national d’études spatiales, les deux grands constructeurs mondiaux de satellites télécoms et d’observation de la Terre, Thales Alenia Space et Airbus Defence & Space, et les grandes écoles d’ingénieurs aéronautiques ainsi que l’Ecole nationale de la Météo, ou des laboratoires avec des moyens d’essais uniques comme l’Onera.

Les pionniers de l’aéronautique à Toulouse

L’ingénieur Clément Ader, né à Muret, écrit le premier épisode de l’histoire mondiale de l’aviation en faisant décoller le 9 octobre 1890 un étrange monomoteur à hélice, inspiré par le vol des chauves-souris. Il baptise l’invention « l’avion », du latin avis, oiseau. D’autres pionniers vont enrichir la relation de Toulouse et sa région avec l’aéronautique, comme l’industriel Pierre-Georges Latécoère, né à Bagnères-de-Bigorre, qui construit en 1917 une usine à Montaudran pour produire les avions de reconnaissance de l’Armée française. Fin 1918, il effectue la première liaison aérienne postale Toulouse-Barcelone, puis crée Les Lignes aériennes Latécoère, préfiguratrices de l’Aéropostale. Née en 1927, l’Aéropostale immortalisée par l’aviateur et écrivain Antoine de Saint-Exupéry, sera rachetée par Air France en 1933. Autre pionnier, Emile Dewoitine, ingénieur formé chez Latécoère, fonde la société toulousaine SAD, qui concevra 35 types d’avions de 1920 à 1940.

Après guerre, la « Caravelle »

L’économie régionale profite de l’implantation des écoles d’ingénieurs aéronautiques dès les années 60

L’histoire se poursuit après la guerre : l’avionneur toulousain Sud-Aviation développe pour le gouvernement français l’emblématique Caravelle, dont le premier envol a lieu au-dessus du nouvel aéroport de Blagnac le 27 mai 1955, puis le supersonique Concorde, dont le prototype assemblé à Toulouse effectue son premier vol le 2 mars 1969. La fusion de Sud-Aviation et Nord-Aviation donne naissance en 1970 à l’Aérospatiale, premier constructeur aéronautique généraliste européen et ancêtre d’Airbus. L’écosystème régional profite aussi de l’implantation des écoles d’ingénieurs aéronautiques à Toulouse dans les années 60 et s’ouvre à l’espace avec l’arrivée en 1968 à Toulouse du Centre national d’études spatiales (Cnes).

Première industrie d’Occitanie

Avec 86 000 emplois, le secteur aéronautique et spatial constitue la première industrie d’Occitanie

Aujourd’hui, le secteur aéronautique et spatial constitue la première industrie d’Occitanie avec plus de 800 fournisseurs, sous-traitants, bureaux d’études ou sociétés de services et 86 000 emplois. La gamme Airbus est assemblée autour de l’aéroport de Toulouse-Blagnac et Airbus Group a choisi Toulouse comme siège mondial. Le pôle de compétitivité Aerospace Valleyy a son quartier général. La Région est aussi le premier pôle français d’enseignement supérieur et recherche en aéronautique, les trois-quarts des ingénieurs français y sont formés. Comme l’astronaute Thomas Pesquet, ingénieur diplômé de SupAéro en 2001 ou plus récemment, Sophie Adenot sélectionnée en 2022 comme Astronaute de l’Esa, rejoignant d’autres noms prestigieux comme Luca Parmito, Jean-François Clervoy ou Samantha Cristoforetti…

Plus près des étoiles

Toulouse, capitale incontournable du Newspace, a pris part à la mission du télescope James Webb

À Toulouse, berceau des satellites d’observation de la Terre, on observait déjà le ciel au XVIIème et l’on se consacrait à l’étude des astres en se formant aux mathématiques et à la géométrie pour être plus près des étoiles grâce à des télescopes qui grossissaient … 60 fois. C’est au XVIIIème siècle que naît à Toulouse, le premier espace d’observation du Ciel [1].

Aujourd’hui, au XXIème siècle, le Toulousain et astrophysicien Olivier Berné de l‘Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP) est responsable de projets scientifique sur le téléscope de la Nasa James Webb, plus grand téléscope jamais envoyé dans l’Espace. Il coordonne plusieurs équipes internationales et a fait partie des premiers scientifiques dans le monde à pourvoir accéder aux premières images infrarouges les plus profondes jamais prises de l’univers, à 1,5 million de km de la Terre. Il va se concentrer sur les exoplanètes et le cycle de vie des étoiles.

[1A Toulouse, les savants se consacrent à l’étude des Astres depuis le XVIIe : en 1661, le Roi Louis XIV en route pour l’Espagne découvre l’astronomie auprès d’un moine franciscain de la ville familiarisé avec les observations de Copernic et de Galilée qui donneront leur nom aux deux programmes phares de l’Europe spatiale Copernicus et Galileo. Il faut cependant attendre le XVIIIème et 1729 pour que se créé un premier espace d’observation « l’Observatoire de la Tour des Remparts » qui déménagera un siècle et demi plus tard sur la petite colline de Jolimont qui surplombe la Ville Rose. Les astronomes féminisent leurs rangs et se renforcent avec des « dames calculatrices » : ce sont les débuts de l’économie de la donnée à Toulouse !