Les portraits

Environnement, RSE, enfance  : comment Bioviva sensibilise par le jeu

Depuis près de 30 ans, Bioviva conçoit, produit et vend des jeux éducatifs innovants et écoresponsables. Une vraie réussite made in Occitanie, portée par Jean-Thierry Winstel et une équipe de 30 salariés.

Jean-Thierry Winstel, fondateur, président et actionnaire de BIOVIVA

Crédits : ©Richard Sprang

Défis Nature sur les aventures polaires, les monuments de Paris, Van Gogh ou les animaux «  trop mignons  »…
Depuis 1996, les jeux éducatifs innovants écoconçus de Bioviva (Montpellier) régalent petits et grands. Avec un mantra  : «  Élever les niveaux de conscience par rapport au vivant, dans la joie  ; Et garder présent à l’esprit que chaque être humain commence son apprentissage dans la vie par le jeu  », sourit Jean-Thierry Winstel, 54 ans, fondateur, président et actionnaire de la PME de 30 salariés.
Ce diplômé d’une maîtrise de biochimie à Montpellier et d’AgroParisTech a toujours voulu fabriquer des jeux de société qui ne trichent pas. Comme leur tout nouveau projet de cartes à collectionner sur les animaux en voie de disparition, avec des cartes à collectionner. « Le concept vise à la fois à expliquer la réalité et à agir concrètement : il n’y a par exemple plus que 583 rhinocéros noirs de l’Est à l’état sauvage, il n’y aura jamais que 583 cartes Défis Nature Protect sur cet animal. Et lorsque les cartes sont acquises par les enfants, nous nous engageons à financer leur protection et des programmes éducatifs sur le terrain avec les ONG partenaires. Nous souhaitons ainsi développer un modèle économique plus vertueux.  » Au total, la Fondation Bioviva compte une dizaine d’ONG partenaires de son programme ‘Défis Nature Protect’. Avec un chiffre d’affaires qui s’élève à 6 millions d’euro, Bioviva compte 200 références distribuées en France mais aussi à l’international : Europe, Afrique, Québec, Corée du Sud …

Conseil et formation en RSE

Précurseurs dans la compréhension des enjeux sociétaux transformant le monde, dès la fin des années 90, les jeux à impact de Bioviva sont remis entre les mains des enfants, enseignants, parents… mais aussi des entreprises. Ainsi, Métamorph’Ose sorti fin 2023, se présente comme un jeu de formation sur la transformation des grands groupes, entreprises de taille intermédiaire et PME. Un jeu d’actualité, avec la montée en puissance de la RSE (responsabilité sociétale et environnementale), et l’arrivée de la directive européenne CSRD qui encourage le développement durable des entreprises. Le champ des possibles est vaste  : banque, assurance, audit, transport-logistique, agroalimentaire, luxe, numérique…

«  C’est un jeu à taille humaine, avec 12 personnes réparties par équipes de 3, pendant une demi-journée ou une journée, dépeint Jean-Thierry Winstel. L’objectifest de renforcer l’appropriation de la RSE et de faciliter l’intégration de la CSRD au sein de l’entreprise, mais aussi avec les parties prenantes telles que les fournisseurs et clients. Un livrable sort au final, sous la forme d’un plan d’actions RSE sur mesure ou de pistes de nouveaux modèles économiques intégrant les enjeux sociétaux. » Ce jeu de facilitation opérationnelle, «  sans équivalent sur le marché  », propose 4 dimensions (planète, secteur d’activité, entreprise et l’individu lui-même, au niveau de ses convictions) et 4 méta-compétences (prospective, conduite du changement, éthique et intelligence collective).

«  L’accompagnement dans les démarches RSE est très bagarré au niveau des cabinets de conseil. Mais dans le domaine ludique, Bioviva a une carte à jouer, avec son expertise d’ingénierie pédagogique. Nous nous associons avec des partenaires, des formateurs qualifiés et des consultants de haut niveau pour chaque secteur d’activité, afin de rendre la RSE accessible, désirable et concrète », détaille-t-il.

10 collaborateurs pour la conception des jeux

Seul actionnaire à bord, Jean-Thierry Winstel a, ces dernières années, décliné plusieurs propositions de rachats de son entreprise à mission. «  L’aventure n’est pas terminée. Des projets audiovisuels et numériques sont notamment en cours…  », confie-t-il.

Quelles sont les compétences en interne  ? «  10 collaborateurs sont dédiés à la conception même des jeux. C’est ce qui ce qui fait notre force  », conclut-il auxquels viennent s’ajouter les pôles marketing, communication, ressources humaines et finances. Chaque collaborateur est animé par une même volonté : celle de changer les règles du jeu pour un monde plus juste et plus responsable.