« La décision du groupe allemand du 5 mars dernier a été un véritable coup dur avec l’annonce de la suppression de 750 postes dans les trois années qui viennent. Aujourd’hui, je suis très étonnée que la direction de Bosch puisse revenir sur l’engagement pris de ne pas effectuer de licenciements secs d’ici 2027. Cette condition est essentielle et est un préalable nécessaire pour mener à bien les négociations. On ne peut pas bâtir un projet de confiance si on change les règles en cours de route. J’ai rappelé avec fermeté ma position à Heiko Carrie quant à mon inflexibilité vis-à-vis des licenciements secs. Je le répète : la Région est prête à continuer d’accompagner l’usine Bosch mais elle attend qu’aucun salarié ne soit laissé sans solution.
La direction ne s’est pas saisie des opportunités de diversification que nous avons pu leur apporter et a laissé le site d’Onet-le-Château sans projet alternatif majeur pendant des années, sans stratégie à long terme, notamment sur l’aéronautique. Il y a quelques mois, nous avons obtenu le maintien du site industriel à Rodez. Pour autant, j’appelle la direction à étudier d’autres alternatives afin de permettre un maintien de l’emploi sur site bien au-delà de 500 salariés. Des projets industriels sont possibles et la direction doit faire le choix de la diversification massive, comme annoncé à Stuttgart il y a deux ans, pour préserver un maximum de compétences sur le territoire aveyronnais, et plus largement français.
J’ai également demandé à Heiko Carrie de présenter le plus rapidement possible un projet industriel clair pour pérenniser l’usine. Les salariés ont besoin de perspectives et d’échéances. Il en va de la responsabilité de la direction de continuer à investir dans cette usine. Des solutions existent. Bosch doit enclencher la transition industrielle de l’usine vers l’hydrogène et la production de batteries. La Région accompagnera les projets avec des aides sur le volet Recherche et Innovation ainsi que sur la formation, sous condition du maintien de l’emploi.
Dans la diversification de l’activité, j’ai rappelé la nécessité de mener un travail partenarial avec d’autres industriels, notamment dans le secteur de l’hydrogène, où la Région Occitanie a un temps d’avance. A cet égard j’entends les propositions de Bosch de faire du site d’Onet-le-Château « l’usine mère » du produit dédié aux transports froids, mais encore faut-il qu’elle soit dotée d’une capacité de recherche et de développement. Pour ce faire, il est primordial que Bosch Rodez soit intégrée au consortium des 3 entreprises Bosch sur l’hydrogène. Le protectionnisme de l’Allemagne ne peut être tolérable dans une compétition entre l’Europe et le reste du Monde sur les technologies de la mobilité. Cela ne doit pas se faire sur le dos des salariés, et de leurs familles, ni sur le dos des territoires qui ont accueilli des entreprises et développé une économie locale autour de ces sites.
Nous ne lâcherons rien et nous continuerons à défendre l’avenir de Bosch, avec volonté. Je réaffirme mon soutien aux salariés, et à leur famille, et je tiens à leur redire que la Région mais aussi l’ensemble des collectivités locales seront à leurs côtés. »
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