Dans ce courrier, Carole Delga demande au président de la République une mobilisation de l’ensemble des moyens d’action de l’Etat, industriels, politiques et diplomatiques, afin d’obtenir de la direction allemande de Bosch que le site d’Onet-le-Château et ses emplois soient maintenus. Elle rappelle également l’implication de la Région Occitanie pour préserver l’emploi et maintenir le développement de l’activité. Au regard des enjeux de souveraineté industrielle et du risque de désindustrialisation des territoires, notamment ruraux, la présidente de la Région Occitanie souhaite poursuivre le travail collectif engagé avec l’Etat afin d’accompagner l’ensemble des solutions qui pourraient être envisagées.
« La situation du site industriel du groupe BOSCH basé à Onet-le-Château fait peser de vives inquiétudes pour l’emploi sur ce territoire. Spécialisé dans la fabrication de pièces pour moteurs automobiles, ce site subit le déclin des technologies diesel au profit des motorisations alternatives. Depuis plusieurs années, la Région Occitanie a œuvré activement aux cotés des 1370 salariés et de la direction locale pour conforter l’emploi et maintenir le développement de l’activité.
A cette fin, mes services ont travaillé avec les équipes de l’entreprise et les cabinets d’experts recrutés pour diversifier les activités du site vers d’autres clients, métiers et filières. Sur la base des études de savoir-faire réalisées par les cabinets Roland BERGER et ALIX PARTNERS, nous avons procédé à des mises en relation à des fins commerciales avec des entreprises de l’énergie, des entreprises de l’automobile et des entreprises de l’aéronautique, ainsi qu’avec les têtes de réseaux que sont les clusters et pôles de compétitivité actifs sur ces filières.
Dans la même perspective pour accompagner cette diversification, la Région a délibéré en 2019 et en 2020 en faveur d’aides à la formation devant permettre le repositionnement de 270 salariés ; 138 stages ont ainsi été déjà financés. »
La présidente de Région demande également au président de la République d’agir concrètement et rapidement pour le site aveyronnais :
« L’impact de la crise COVID sur les débouchés aériens ont par ailleurs mis un coup d’arrêt à ces perspectives et les pistes alternatives que nous travaillons encore avec l’entreprise (hydrogène pour les transports froids, marchés de prestations sur l’industrie du futur) ne pourront compenser à elles seules le sureffectif qui frappe l’entreprise au rythme où la crise du diesel s’accélère. Dans ces conditions lors du CSE du 10 novembre dernier, la direction a indiqué aux représentants des salariés que la fermeture définitive du site était désormais une option, bien que les salariés soient couverts jusqu’à fin 2021 par un accord signé en 2018 assurant un plan de charge de 8% de l’activité du Groupe Bosch au site de l’Aveyron.
C’est ainsi 1370 emplois qui se trouvent désormais directement menacés. Une telle fermeture, si elle devait advenir, constituerait un choc sans précédent pour le bassin ruthénois et, au-delà, la région et le pays. Depuis janvier 2020, les comités de pilotage, réunissant chaque trimestre l’ensemble des parties prenantes pour le suivi de ce dossier, se tiennent sous l’égide du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance. L’année 2021 sera décisive. Avec elle s’achèvera le délai consenti par le groupe BOSCH durant lequel les effectifs ne sont pas menacés.
Vous connaissez l’usine BOSCH d’Onet-le-Château. Le 4 août 2016, vous avez rencontré les salariés, et constaté l’excellence des installations, labellisées « vitrine de l’Industrie du futur », et détentrice d’un label européen pour la qualité et la modernité de son outil industriel. J’en appelle donc à votre implication personnelle de façon à ce que l’ensemble des moyens d’action de l’Etat, industriels, politiques et diplomatiques, soient engagés avec force pour obtenir de la direction allemande de BOSCH que le site d’Onet-le-Château et ses emplois soient maintenus. »
Et de conclure : « Vous pouvez compter sur une implication totale de la Région Occitanie, et plus personnellement sur ma pleine détermination, pour accompagner toutes les solutions qui pourraient être mises sur la table. Car je suis convaincue qu’il n’y a pas de fatalité à la désindustrialisation de nos territoires, notamment ruraux. »