« Depuis son placement en redressement judiciaire le 13 décembre 2019, les salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), située à Viviez en Aveyron, peinent à obtenir des perspectives claires sur la reprise de leur entreprise et de leurs emplois. Trois repreneurs potentiels se sont positionnés : deux groupes français (Groupe SIFA et les fonderies Trinquet) et un groupe espagnol (CIE). Ce dernier a retiré son offre récemment en raison d’une opposition des salariés face aux suppressions d’emplois prévues dans le projet industriel proposé » a rappelé Carole Delga.
La présidente poursuit : « Les deux offres, telles qu’elles sont formulées, font appel à un accompagnement financier significatif des pouvoirs publics. La Région Occitanie s’est officiellement engagée à se mobiliser fortement pour l’accompagnement du futur repreneur du site quel qu’il soit et je tiens à vous affirmer qu’elle tiendra cet engagement. Le groupe Renault s’était également engagé, dans un premier temps, à augmenter son volume de commandes pour un montant de 10M€. Cet engagement n’a pas été renouvelé depuis le retrait de l’offre de CIE.
Le Ministère de l’Economie a missionné un cabinet d’audit pour l’analyse des deux offres. Celle-ci génère une forte inquiétude auprès des salariés : ils craignent qu’il ne soit le prétexte à un désengagement de l’Etat et de Renault auprès du futur repreneur du site. Ils redoutent qu’un scénario de liquidation judiciaire, semblable à celui des fonderies MBF Aluminium, dans le Jura, ne se produise à Viviez. Cela serait un échec collectif grave dans un territoire où l’emploi industriel est déjà soumis à de vives tensions.
C’est pourquoi je souhaite vous interpeler sur l’impérieuse nécessité pour l’Etat d’accompagner le projet de reprise de la SAM, à nos côtés, et d’offrir au bassin de Decazeville et à ses habitants un avenir industriel. »
Avant de conclure : « A l’heure où nous réfléchissons collectivement à la relocalisation de nos productions, au verdissement de notre industrie et à la construction d’une véritable souveraineté industrielle française et européenne, il est important d’agir pour en faire une réalité concrète. Nous le devons aux salariés et à nos concitoyens qui ne comprendraient pas une nouvelle fermeture de fonderie en France. »