MAISONS DAURA

Guillaume Boilley est diplômé en 2021 de l’École supérieure des Beaux-Arts de Montpellier (MO.CO. Esba). Il pratique la peinture avec une idée en tête : « donner vie à la peinture ». En effet, si la technique de l’huile sur toile est toujours au cœur de ses œuvres, elle est le plus souvent accompagnée de dispositifs et de sculptures utilisant le son, l’animation, la lumière et des matériaux comme l’argile, la fausse fourrure ou le marshmallow. La description technique de l’une de ses œuvres les plus récentes, " Phychêtrophychê " (2022), est à ce titre éloquente : huiles sur toile, 30x40, vidéoprojecteur, animation, carton, vitrine, fausse fourrure. Inspiré par ses lectures d’auteurs contemporains s’intéressant au vivant et aux environnements non humains, Guillaume Boilley peint et met en scène des paysages d’aujourd’hui, des paysages naturels transformés par le temps et par la main de l’homme, dans un style grotesque, cartoonesque.
Aux Maisons Daura, il souhaite explorer l’environnement du village, du causse jusqu’aux bords du Lot, afin de s’inspirer de nouveaux motifs, de nouvelles formes et de nouvelles matières pour les retranscrire sur la toile et dans ses installations.

Née en Corée du sud et diplômée en 2021 de l’École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes (Esban), Ji Seo est riche d’un parcours qui l’a vue explorer l’univers de la mode dans son pays natal avant de s’orienter vers la création artistique. Elle pratique la peinture, la sculpture et la vidéo à travers une approche méditative sur la vie, le temps et la nature. En résultent des peintures délicates aux pigments naturels et des installations évoquant la douceur de certains paysages et la familiarité de lieux du quotidien. Une relation émotionnelle aux espaces naturels que l’artiste résume en citant ces deux vers du poème Correspondances de Charles Baudelaire : " La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles " ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers ".
Aux Maisons Daura, Ji Seo envisage de s’imprégner des paysages naturels alentour Elle souhaite notamment capter ces éléments impalpables que sont le vent, la lumière, l’ombre et l’eau, afin de les traduire dans ses mediums de prédilection : peinture, sculpture et vidéo.

Virginie Cavalier est diplômée de l’École supérieure d’art et de design des Pyrénées (ESAD, Pau - Tarbes) en 2018. Sculptrice, elle s’intéresse à l’animal et au vivant dans une perspective animiste. Elle utilise de véritables restes, trophées ou dépouilles animales, le plus souvent collectés lors de marches en montagne, et leur donne une deuxième vie. Elle utilise des parties provenant de différentes espèces, les réassemble, les mixe afin de créer des hybridations qui donnent naissance à des sculptures proches de la chimère. Ses installations évoquent le cabinet de curiosités, la taxidermie, le chamanisme ou la sorcellerie.
Aux Maisons Daura, Virginie Cavalier souhaite se concentrer sur un aspect nouveau dans sa pratique, la captation sonore, s’interrogeant sur la perméabilité entre les divers dispositifs de traque de l’animal et ceux de sa préservation. L’observation et l’écoute, le pistage et l’approche, le camouflage ou l’imitation caractérisent un besoin de côtoyer un instant les bêtes et le paysage lorsque la connexion à la nature vient à manquer. Sa recherche partira d’un instrument utilisé depuis la nuit des temps par l’espèce humaine pour imiter les vocalisations des animaux, l’appeau.

Marion Lebbe est diplômée de l’Institut supérieur des arts et du design de Toulouse (isdaT) en 2017. Elle s’intéresse à la copie et à la répétition. Par le dessin, la sérigraphie ou la peinture, elle s’attache entre autres à la transposition d’univers quotidiens liés au travail (copie de plannings hebdomadaires par exemple) mais aussi de souvenirs d’œuvres d’art, à travers notamment des ateliers collectifs de peinture murale. Par ces jeux de traduction d’un médium à un autre et de réinterprétation collective, elle se questionne sur les notions d’auteur et de signature.
Marion Lebbe a récemment entamé une recherche spécifique sur le quotidien des artistes et travailleur·euses de l’art, persuadée que les conditions de vie et de travail sont capitales dans la lecture que l’on peut faire d’une œuvre. Elle collecte des récits et des emplois du temps afin de les reproduire en peinture. Elle souhaite poursuivre ce travail lors de sa résidence aux Maisons Daura en interrogeant notamment les artistes résident·es et l’équipe du centre d’art et aimerait finaliser cette enquête sous la forme d’une édition imprimée.