Airlab Industrie veut déployer ses trottinettes électriques auprès des entreprises et des collectivités

La start-up nîmoise, spécialisée dans la micro-mobilité urbaine, développe une offre pour les professionnels. L’idée est de se démarquer d’autres opérateurs, qui déploient des offres massives dans les métropoles.

Ça roule pour Airlab Industrie (Nîmes, 5 salariés), concepteur d’une trottinette électrique, fabriquée en France. Son créneau : la micro-mobilité urbaine. Pour faire clair : rendre simples et rapides les quelques kilomètres qui nous agacent énormément au quotidien. « Nous avons démarré la conception en 2015, pour aboutir à un modèle en 2017, avec l’accompagnement de la Région Occitanie et de Bpifrance, explique Arnaud Porée, fondateur. Nous avions anticipé le buzz des trottinettes électriques dans les grandes villes. »

De fabricant-vendeur vers opérateur de service

Aujourd’hui, la start-up lance la commercialisation de sa nouvelle offre de station de mobilité électrique partagée. La stratégie a en effet évolué d’un schéma fabricant-vendeur vers celui d’ opérateur de services.

L’entreprise vise essentiellement les salariés des entreprises et les collectivités territoriales, avec une solution sous forme d’abonnement, pour se distinguer des vagues de trottinettes déployées en force dans les grandes métropoles européennes par des opérateurs aux méthodes commerciales très agressives.

La vente aux particuliers n’est par ailleurs plus la clé de voûte de l’entreprise. « On continuera à vendre à des particuliers, via un réseau de 100 revendeurs en France, mais cela ne sera plus notre activité principale », précise le dirigeant.

Un stand à Vivatech Paris

L’aide Start’Oc de la Région Occitanie, d’un montant de 20.000 euros, a aidé à amorcer ce virage. « Cette aide nous a permis de mettre en place une structure commerciale et marketing, sans devoir réinjecter du cash. Lancer un nouveau service avec un confort financier, c’est très appréciable », observe-t-il. Airlab a aussi pu prendre un stand sur des événements correspondant à sa nouvelle cible. « Cela peut être des salons liés à la mobilité, aux vélos… En mai 2019, nous avons participé au salon Vivatech à Paris. A priori, cet événement concerne tout, sauf la mobilité. Mais nous y avons rencontré des acteurs de la smart building, qui conçoivent des innovations urbaines dont la mobilité peut faire partie. »

Le spectre des prospections s’est ainsi élargi. Airlab échange à présent aussi avec des architectes, des chefs de projets d’écoquartiers, des responsables développement durable d’Orange… « Les retours sont excellents, mais les schémas de vente très longs, tempère ce mordu des nouvelles mobilités urbaines. Il faut beaucoup de travail, pour convaincre de nombreux services dans les entreprises : RH, assurances, achats… sans oublier les notions de sécurité. »

Phase de pré-lancement à Toulouse

Airlab teste en ce moment sa solution chez Navblue, un sous-traitant d’Airbus. Une station-prototype y a été installée. Navblue a acheté une pré-série pour la mise à disposition d’une centaine de trottinettes auprès des salariés. Airlab s’est également rapproché de la société nîmoise VSB (énergies renouvelables), pour développer des stations de mobilité associées à de l’énergie solaire.

Un autre partenaire conçoit des stations qui associent bornes fixes et recharge des trottinettes. « Celles-ci seront fixées à des endroits dédiés. Via des applications, les utilisateurs pourront délocker les fixations », explique Arnaud Porée. Plus que jamais confiant dans la réussite de son projet : « Le côté léger, pratique et efficient des trottinettes électriques en termes de gains de temps va séduire une part croissante de la population ! »

Un passionné de mobilité urbaine

Arnaud Porée a toujours été passionné par la mobilité urbaine. En 2006, il a travaillé pour Mobiky, premier vélo pliant. « J’adore faire avancer les choses en matière de mobilités en centre-ville. On arrive enfin à proposer des services efficients aux gens, en termes de micro-mobilité. » Il observe une évolution forte vers une dématérialisation de l’usage. « On se rapproche de la solution idéale, entre partage du matériel, prééminence de l’usage sur la propriété et gain de temps dans les trajets quotidiens », relève-t-il.

À retenir

Airlab Industrie migre de fabricant-vendeur vers opérateur de service pour les entreprises et les collectivités. Le dispositif régional Start’Oc accompagne la start-up dans son changement de stratégie.

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