A cette occasion, Carole Delga a notamment déclaré : « Comme beaucoup de Français qui viennent ici, je pense à Simone Veil et à ses mots, “A Birkenau, les gardiens, nous appelaient les morceaux. On n’a pas le droit d’oublier… On le doit à ceux qui sont morts. ” Je pense aussi à Rebecca Souhami, devenue plus tard l’épicière de la cité Bourbaki à Toulouse. Rebecca, 24 ans, avait été déportée ici sous le matricule A24223 parce que juive, avec ses parents, trois de ses quatre frères et son mari. Elle seule a survécu.
Simone Veil et Rebecca Souhami ont accepté et accompli ce douloureux travail des récits intimes de l’horreur : Le courage de dire l’indicible, la force de surmonter les réminiscences de l’inimaginable. C’était pour elles bien plus qu’un devoir de transmettre leur histoire, c’était un besoin impérieux, une obligation pour l’humanité et les générations à venir ».
La présidente de Région est également revenue sur l’enjeu que représente le devoir de mémoire et de transmission : « Aussi nous devons mesurer la portée de notre présence ici aujourd’hui. Ce que vous avez vu, entendu, ressenti aujourd’hui vous accompagnera toute votre vie. Nous devenons à notre tour, modestement et absolument, des passeurs de l’histoire de la Shoah et vous serez investis d’une responsabilité : dire, raconter, combattre. Pour éviter la menace qui guette, celle de l’ignorance du passé. Parfois pire, sa révision ou sa négation.
L’Histoire le démontre : la violence, l’exclusion, la haine, mènent à des impasses. Au contraire, quand les individus se rassemblent, quand on tend la main à celui qui est différent, à celui qui souffre, nous construisons la paix, nous honorons l’humanité. Savoir ce qui s’est déroulé ici, comprendre comment la machine de mort nazie a pu broyer les destins de ces millions d’existences, connaitre l’histoire des autres génocides, arménien, cambodgien et rwandais, découvrir dans notre région le Mémorial de Rivesaltes et l’histoire des Réfugiés espagnols, des Juifs, des Tsiganes, des Harkis, c’est être investi d’une force et d’un savoir qui vous permettront, j’en suis sûre, de dire non. Non à l’antisémitisme, non au racisme, non à l’homophobie. Non aux discriminations. Et oui à la liberté, oui à l’égalité, oui à la fraternité, à la laïcité, à la solidarité ».
Ce déplacement s’inscrit dans le cadre du plan régional d’actions contre le racisme et l’antisémitisme