Anthea LUBAT

Ma pratique est plurielle : dessin, photographie, vidéo, son, installation.
Elle est souvent basée sur une économie de moyens et le détournement de matériaux pauvres. Mon geste artistique cherche à faire apparaitre la forme par l’effacement ou le retrait de matière.
De scientifique, je suis devenue artiste et ce n‘est plus uniquement par une recherche de connaissances mais aussi par une approche sensible que j’explore le monde et sa « transformation silencieuse » pour reprendre les mots du philosophe François Jullien.

Le plus souvent je propose des dispositifs in-situ qui interagissent avec le lieu et qui s’appréhendent différemment en fonction du temps en mouvement.
Depuis peu, je cherche à intervenir aussi sur des lieux insolites (friches urbaines, ruines, fermes…) afin d’introduire dans mon travail un trouble consécutif à ces lieux non dédiés à la diffusion de l’art.
Plus que d’y produire de nouveaux objets, à partir de gestes très simples, mes interventions s’inscrivent quasiment silencieusement dans l’espace.

Lorène ROUSTIN est née en 1996 à Chatenay-Malabry, vit et travaille à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées ou elle à son atelier. En 2020 elle a obtenu son D.N.S.E.P. option Arts mention céramique à l’École Supérieure d’Arts et Design - site de Tarbes.

Dans son travail, elle se concentre sur certains environnements extérieurs qu’elle côtoie (forêts, parcs, rivières, terrains publics et privés) et observe le "non humain". Elle est intriguée par le processus qui régit le code du vivant et essaie de s’en approcher par la restitution d’éléments collectés et de ré-contextualiser ses expériences à l’extérieur par l’installation, la photographie, la vidéo ou la cartographie.Son travail prend place dans des espaces d’exposition ou in situ. Ses principales interrogations portent sur nos pratiques humaines de gestion du vivant : arbres morts, plantes domestiques, sélections d’espèces… De ce fait elle questionne cela par la transposition des gestes de soins normalement destinés aux humains sur ces éléments du vivant par le biais de rituels d’embaumement, de manucure ou encore de pose d’onguent.

À travers différents matériaux, je développe une pratique à la fois sculpturale et picturale qui peut prendre la forme d’installation pluridisciplinaire, car j’y intègre parfois des éléments sonores ou photographiques. Mes formes sont étroitement liées à l’observation de mon environnement. Je me nourris d’espaces « transitoires » comme les chantiers, les friches industrielles ou les lieux abandonnés. Mais aussi par l’architecture, l’urbanisme et les diverses curiosités que le paysage peut m’offrir. Je questionne l’imprégnation de l’humain dans son environnement et les enjeux qui y sont liés, en naviguant à travers les matériaux, leurs histoires, leurs aspects, leurs textures et leurs utilisations. Ces obsessions sont digérées et ressortent dans mon travail sous forme de sculpture aux matériaux et techniques variées : bois, pierre, béton ou acier ; moulage, coffrage, imitation ou assemblage. Ces divers gestes prennent leur inspiration dans un travail photographique qui s’intègre ou non aux sculptures par le transfert photographique ou le diaporama.