LIEU-COMMUN, ARTIST RUN SPACE

Dans son travail et ses recherches actuelles, Lorène Roustin se concentre sur certains environnements extérieurs (forêts, parcs, rivières, terrains publics et privés) et tout ce qui se rapporte aux non humains. Dans ces environnements, elle cherche à vivre une expérience par la marche, les rencontres avec les habitants, des historiens, des pécheurs, des naturalistes etc. Les informations qu’elle récupère lors de ces échanges lui permettent de former une base de données rhizomatique dans laquelle elle peut venir s’appuyer et piocher pour créer. À partir de cela, l’artiste constitue une cartographie des spécificités du territoire exploré pour mieux comprendre ses enjeux : espèces endémiques, espèces envahissantes, phénomènes naturels, milieux aquatiques, milieux géologiques etc.

Jean-Michel Poinet explore l’intensité du réel à travers des peintures monumentales qui captent la puissance vitale du monde vivant et urbain. Inspiré par ses voyages dans le métro toulousain, il révèle, sous l’apparente banalité du quotidien, une connexion profonde avec la nature et les êtres qui la peuplent. Dans ses œuvres, les corps se fondent et se déforment, happés par les structures rigides et les flux invisibles qui les traversent. L’artiste s’attache à saisir ces instants où les figures deviennent presque évanescentes, témoins d’une réalité insaisissable mais pourtant omniprésente.

Théodore Deleplace est un artiste plasticien dont la démarche artistique explore les frontières entre sculpture, peinture et ar- chitecture. Inspiré par les « non-lieux » et les traces de l’huma- nité dans des espaces en transformation, son travail se nourrit des paysages urbains et ruraux, réinterprétant les matériaux de construction tels que le béton, le bois ou le mortier pour leur conférer une dimension poétique. Il interroge les codes institutionnels et détourne les objets du quotidien, créant des œuvres qui oscillent entre modularité et expérimentation. Son univers reflète une fascination pour l’entropie, la déconstruc- tion et la mémoire des lieux.

Manling Xue est une artiste contemporaine chinoise dont le travail explore des récits fictionnels spéculatifs et post-apo- calyptiques à travers des installations immersives et multimé- dias. Ses projets combinent sculpture, vidéo, son, éclairage, et performance automatique pour créer des espaces narratifs ouverts et expérimentaux. Elle s’intéresse à la relation entre les humains et les machines dans des environnements contrô- lés par des algorithmes, souvent en l’absence d’humanité. Xue utilise des matériaux industriels tels que le plâtre, le plastique et les néons pour construire des structures hybrides rappelant des nids ou des grottes, évoquant des entités invasives ou parasitaires dans des espaces abandonnés. Ses œuvres jouent avec l’idée d’espaces de refuge post-apocalyptiques, souli- gnant une vision futuriste où les machines prennent le relais de la nature.

Manuel Pomar est artiste, commissaire d’exposition, auteur et directeur artistique de Lieu-Commun, c’est un activiste de la scène des artist run spaces en France. Il soutient avec conviction des artistes atypiques en dehors des modes et des réseaux et développe dans ses textes une écriture sensible et parfois narrative en marge des conventions du genre. Né en 1971, il quitte en 1995 l’École des Beaux-Arts de Toulouse, puis en 1997, co-fonde ALaPlage et ALP le collectif pour enfin en 2007 co-fonder Lieu-Commun. En tant qu’artiste, il a développé à la fois une pratique personnelle et commune au sein du collectif ALP de 1999 à 2006 (aujourd’hui les œuvres du collectif sont en collection publique et encore exposées régulièrement). Il a exposé en Europe et au Québec et ses œuvres sont présentes dans des collections privées. Il pratique une peinture décomplexé qui se déploie dans l’espace et sur des supports éditoriaux, ses œuvres sont immersives, lieu d’une expérimentation sensible du regardeur. Il fait se télescoper high et low culture dans un maelström jouissif qui pratique un grand écart entre références et dilettantisme revendiqué.

Né à Casablanca en 1979, Amine Rachad est un touche à tout et multiplie les casquettes. Compositeur, artiste visuel, metteur en scène et directeur artistique, ses projets sont aussi nombreux qu’atypiques. Des scènes de festivals aux défilés de mode, de la publicité à la musique de film, des musées aux festivals d’arts numériques, son champ d’expression est large et multiple. Influencé par la musique rock, électronique, urbaine et symphonique, ses compositions sont aussi oniriques qu’énergiques et comptabilise plus d’une centaines de morceaux en tout genre.
Passionné par les nouvelles technologies, il utilise souvent les arts numériques pour offrir des spectacles novateurs combinant vidéo, musique et expressions du corps. Ses créations sont souvent prolongées en actions culturelles afin d’initier le public à la musique et aux arts visuels. Optimiste par nature et challenger, il aime travailler sur de nouvelles approches et de nouvelles technologies.

Après des études à l’ENSBA Lyon, je participe régulièrement à des expositions collectives, tout en intervenant pour des workshops et jury de concours d’entrée. En 2016, j’ai eu l’occasion de participer à la Drawing Room organisé à La Panacée de Montpellier. J’ai proposé une première exposition personnelle en 2019, dont paraît un catalogue monographique, Gamahé(s), rassemblant plusieurs dessins et deux textes. L’un de mes dessins a récemment fait l’objet d’une acquisition publique par l’Artothèque du Lot à Cahors.
J’enseigne actuellement le dessin et la peinture à l’isdaT.

De scientifique, je suis devenue plasticienne. Plus que le choix d’un nouveau métier, j’ai opté pour une autre posture dans la vie. Ce n’est plus par la connaissance, mais par une approche sensible que j’explore la « transformation silencieuse » du monde pour reprendre le propos du philosophe François Jullien. La nature y tient une place importante mais pas tant comme sujet, plutôt comme support d’une recherche sur la temporalité : celle de la création, celle de l’œuvre, celle de l’homme aussi dans un monde que l’on découvre vulnérable.
 Ma pratique est plurielle : dessin, photographie, vidéo, son, installation et souvent basée sur une économie de moyens et le détournement de matériaux pauvres.
 Depuis peu, je recherche la confrontation avec des lieux insolites, l’occasion de révéler un point de vue nouveau, une dimension plus mystérieuse ou plus subjective de l’espace-temps.

Ma pratique de peintre débute par l’observation d’images argentiques, issues d’archives familiales collectées. L’ordinaire et l’intimité de ces instants de vie passés m’animent. Dans une époque où les images prédominent sans qu’on les interroge, la peinture fait sens.

En livrant une charge nouvelle à ces images flottantes, je reconsidère le banal et la beauté intemporelle qu’elles figurent. Une rencontre s’opère entre ces instants de vie que le temps délaisse et la réminiscence de mon propre vécu.

Mes toiles se rassemblent par l’attention mise sur le cadrage, concentrant l’intensité de l’action et de sa composition tout en la dé-contextualisant. Les visages sont absents, mais le corps et les gestes parlent.

Corps alanguis, libres, impudiques ou en attente, ils me permettent d’interroger des sentiments et des sensations, d’appréhender le monde, qu’il soit réel ou espace pictural. Dans une recherche constante d’impression sensorielle de la lumière, la transparence de la matière et la force des couleurs se retrouvent au centre de mon travail.