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L’agritourisme, la bonne pioche pour les agriculteurs d’Occitanie

Meilleurs revenus, mise en valeur de son métier et partage de sa passion… L’agritourisme n’a que des avantages. Témoignages d’agriculteurs heureux d’avoir franchi le pas.

Coralline et Patrice Ey ont à cœur de partager leur amour et leur savoir-faire du monde agricole, transmis de génération en génération dans leur entreprise familiale "Aux saveurs paysannes".
Coralline et Patrice Ey ont à cœur de partager leur amour et leur savoir-faire du monde agricole, transmis de génération en génération dans leur entreprise familiale "Aux saveurs paysannes".

« L’agritourisme nous permet de recréer du lien, de promouvoir les bons produits et d’expliquer nos choix de vie. » Éleveurs de volailles bio, maraîchers et viticulteurs, Coralline et Patrice Ey ont créé leur ferme pédagogique à Saint-Estève, dans les Pyrénées-Orientales.
Baptisée Aux Saveurs Paysannes, elle reçoit enfants et parents qui y découvrent leur métier dans une ambiance authentique. Les petits apprennent à nourrir les animaux et des stages de mini-soigneurs leur sont proposés. Face à l’afflux des demandes, Coralline et Patrice Ey ont même décidé d’agrandir leur ferme. Une décision heureuse : les ventes faites directement de leur boutique attenante ont été dynamisées. « La fréquentation de notre ferme les a bel et bien dopées », soulignent-ils.

Circuits ultra-courts et ventes directes en hausse

Grâce à l'agritourisme, l'Oulivie a fortement développé son activité et a même dû recruter.
Grâce à l’agritourisme, l’Oulivie a fortement développé son activité et a même dû recruter.

L’agritourisme, tourisme qui permet de découvrir les savoir-faire agricoles, a de multiples vertus. Favorisant les ventes en circuits courts, il améliore le revenu des exploitants et permet également de transmettre des valeurs enracinées dans la terre. Ce que confirme Pierre Vialla. Au Domaine de l’Oulivie, à Combaillaux, près de Montpellier, il perpétue avec son épouse Hélène une longue histoire familiale de producteur d’olives de table et d’huile d’olive pressée dans leur moulin.

« Nous souhaitions vendre 80 % de notre production sur notre domaine. Le meilleur moyen d’y parvenir était de créer des hébergements et un restaurant sur place, où tout ce que nous produisons se retrouve dans l’assiette », explique-t-il. Résultat ? Les ventes sur le domaine ont bondi de 35 % à 55 % depuis 2020. « Quant à l’activité du restaurant, elle représente désormais 15 % du chiffre d’affaires », ajoute Pierre Vialla. Dans le même temps, l’effectif est passé de 10 à 14 personnes.

L’envie de transmettre la passion de son métier

À Figeac, dans le Lot, Hélène et Pauline Regourd sont sur une même dynamique. À la tête des Cabrioles de Balajou, les deux sœurs fabriquent en bio yaourts, lait et confiture de lait. Leur troupeau est constitué de 70 chèvres nourries à l’herbe et au foin. Les deux jeunes femmes produisent également du safran du Quercy certifié AB, qu’elles vendent sur les marchés, comme leurs produits laitiers. En parallèle, elles accueillent des particuliers et des scolaires. Elles y tenaient lors de leur installation en 2018.
 

En chiffres

  • 165 000 emplois dans l’agriculture, l’agroalimentaire et la viticulture, 1er secteur économique régional ;
  • 108 000 emplois dans le tourisme ;
  • Plus de 260 produits sous signes officiels de qualité ;
  • L’Occitanie, 1re région bio d’Europe ;
  • L’Occitanie, 1re destination française et dans le top 5 au niveau européen.

« Nous sommes dans la transmission. En ouvrant notre ferme, nous voulions montrer comment nous travaillions, en toute transparence, pour véhiculer une image positive du monde agricole », commentent-elles.

Mais voilà, quand la crise sanitaire est survenue, elles ont dû réagir. C’est ainsi qu’elles ont investi dans leur outil de production et l’achat d’un fourgon pour livrer à domicile. Puis, en 2021, elles ont créé, en empruntant, un gîte de sept places. Là aussi, une bonne pioche. Aujourd’hui, grâce à leur nouvel outil, elles ont multiplié par trois leur production de yaourts bio qu’elles fournissent aux collectivités, aux écoles comme aux particuliers. Et leurs ventes directes ont sont reparties à la hausse.

Hélène et Pauline Regourd sont ravies. « Le gîte représente aujourd’hui 10 % de notre activité et il génère en plus 15 % à 20 % de nos ventes directes à la ferme », chiffrent-elles avant d’ajouter à l’attention de ceux qui hésiteraient encore : « L’agritourisme permet réellement d’améliorer son revenu. »

Faire de l’Occitanie la première région agritouristique de France pour tous

Les rendez-vous "Agritourisme en Occitanie" ont rassemblé les acteurs du monde agricole durant le mois d'octobre.
Les rendez-vous "Agritourisme en Occitanie" ont rassemblé les acteurs du monde agricole durant le mois d’octobre.

Après avoir mis en place des dispositifs tels que le PASS Agritourisme, la Région passe la vitesse supérieure. Elle engage une démarche pour faire de l’Occitanie la première région agritouristique de France pour tous, en concertation avec les acteurs du monde agricole. La première rencontre avec eux a eu lieu le 11 octobre à l’Hôtel de Région de Toulouse. Prochaine étape : le lancement en 2023 d’expérimentations sur trois Grands Sites Occitanie avec, dans chacun, trois exploitations qui souhaitent se convertir à l’agritourisme. La démarche régionale vise à créer un cadre facilitant le développement de l’agritourisme en Occitanie.

« La Région entend développer un agritourisme de sens, qui repose sur des valeurs, des traditions et valorise les produits régionaux pour un meilleur revenu de nos agriculteurs et la mise en avant de nos territoires », résume Mélanie Tisné Versailles, la conseillère régionale, déléguée à l’Agritourisme et à la Solidarité alimentaire.