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L’Occitanie est l’une des scènes-phares de la danse contemporaine, comme l’illustre le festival « La Maison danse » à Uzès en juin, soutenu par la Région. Un temps fort orchestré par La Maison, le Centre de développement chorégraphique national (CDCN) d’Uzès Gard Occitanie. À sa tête depuis fin 2022, Émilie Peluchon salue « la complicité et le soutien » de la Région dans la création et la diffusion de la danse contemporaine, et poursuit le projet de présenter l’art de la danse au jeune public. « Le festival s’ouvre avec une pièce pour tous les publics à partir de quatre ans, clin d’œil au nouveau festival dédié à la jeunesse et à la famille, à l’automne. »
La Région soutient aussi une action innovante qui « porte » la danse dans les petites villes et villages du Gard et au-delà d’Occitanie : le studio mobile, imaginé par La Maison danse depuis 2018. Cet espace modulable de travail vient au contact des habitants en s’installant pour un temps pour des résidences, des actions culturelles ou des spectacles.
Soutenir la création artistique, c’est donner à l’art toute la place qui lui revient, celle de produire de la beauté et de nourrir nos esprits autant que nos émotions.
La Région veut susciter le désir de culture, en particulier chez les plus jeunes, et encourager une offre artistique dans tous les territoires, notamment ruraux. Cela s’est traduit fin 2021 dans la « Stratégie Culture partout et pour tous Occitanie 2022-2028 » , guidée par cinq orientations : émanciper, relier, structurer, transformer et réinventer. « La culture nous rassemble, contribue à bâtir notre identité. Nous souhaitons défendre partout en Occitanie la culture de proximité et de qualité », insiste Claire Fita, vice-présidente de la Région à la Culture pour tous, au patrimoine et aux langues régionales.
Danser dans tous les territoires
En 2023, la Région a lancé l’aide « Création en territoire », pour accompagner des projets ancrés dans les territoires et partagés avec les habitants. C’est bien ce que pratique l’association Achles du chorégraphe David Wampach, basée à La Grand-Combe (5 000 habitants), ancienne cité minière cévenole. « Nous travaillons avec beaucoup de jeunes, assure David Wampach. Notre lieu, La Déter, est aussi ouvert au théâtre, à la musique… Notre projet de trois ans propose des résidences, des ateliers, des stages, des rencontres, des expositions, un menu artistique itinérant dans les villages, des marches artistiques mêlant danse, musique, chant… La danse, c’est le corps en mouvement. L’avenir des pratiques artistiques passe par l’association aux initiatives locales, touristiques, écologiques, sportives… »
Tout à l’ouest de l’Occitanie dans le Lot, le coordinateur de la saison culturelle de la communauté de communes Cazals-Salviac (5000 habitants) Richard Nadal « lie le plus possible les accueils en résidence à la programmation des spectacles ». La salle L’Arsénic reçoit les spectacles à Gindou et l’atelier Le Foyer, à Marminiac, les compagnies en résidences. « Nous accueillons une dizaine de projets par saison, dont une large majorité de compagnies régionales. La danse a une place forte en Occitanie », affirme Richard Nadal.
Danser pour tous les publics
La danse contemporaine imagine de nouvelles formes pour rencontrer le public. En résidence récente à la Galerie Chorégraphique (association portée par Thierry Gourmelen à Carcassonne), le danseur et chorégraphe Pedro Pauwels, de l’association Pepau (à Montauban depuis 2018) crée « Les carnets de Mr Slapstick », avec des premières à Carcassonne et Montauban. Ce projet autour de Buster Keaton prend de multiples formes : rencontres et répétitions publiques, collaboration avec le lycée Jules Fil et l’école des Beaux-Arts, projections ciné à Carcassonne et la Scène Nationale de Narbonne, master-class sur la danse et le registre clownesque… « Pour 2024, nous préparons Centcorps, une création pour 100 danseurs amateurs à partir de la figure du Centaure du sculpteur Bourdelle, né à Montauban, ajoute Pedro Pauwels. L’idée est de recréer un musée à ciel ouvert. » Autre initiative, le bal participatif « La caravane de la danse » investira en août les places publiques de Carcassonne.
De son côté, le chorégraphe Bouziane Bouteldja, venu du hip-hop, explique : « Ce qui me tient à cœur, c’est de partager. C’est important d’amener la culture en milieu rural, il ne faut oublier personne ». Sa compagnie tarbaise Dans6T, a développé de nombreuses actions dans les quartiers. « Dans6T est très impliquée dans l’écriture, le mouvement du réel », assure Bouziane, qui explore les questions de solidarité, de discriminations, de laïcité et de citoyenneté. Soutenu par la Région, le projet « Récréation » pour six danseurs, est construit à partir de la parole des jeunes, recueillie durant la pandémie lors de performances dansées dans les établissements scolaires. « Nous abordons les relations filles-garçons, la liberté d’expression… ».
