Affectés par la crise Covid, la hausse des coûts de production et de l’énergie, les difficultés d’approvisionnement, les professionnels du bâtiment font face à une conjoncture difficile, marquée par la chute des autorisations de permis de construire, alors que les besoins en logements sont importants. Or, les entreprises du BTP représentent presque 1 établissement sur 10 en Occitanie [1], 94 000 salariés et 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022 (6,3% du PIB).
Face à ces défis, la Région s’engage avec les professionnels dans le Contrat de filière Bâtiment 2023-2028. Inscrit dans le Plan Habitat Durable adopté le 14 décembre, il a été bâti avec la Fédération Régionale du Bâtiment (6 000 adhérents) et la Capeb (7 300 adhérents) Occitanie, avec l’appui des agences régionales Ad’Occ, Arac et Arec, ainsi que Envirobat, la Cress Occitanie, l’Ordre des architectes d’Occitanie et la Fabrique des transitions . Le Contrat de filière Bâtiment prend le virage des transitions numériques et écologiques et de l’innovation, tout en visant à améliorer l’attractivité des métiers du BTP et à maîtriser les compétences nécessaires à la transition écologique.
Un soutien de longue date à la filière BTP
Signataire de contrats de filière du bâtiment en 2012 puis 2016, la Région a aussi engagé depuis 2016 son Plan BTP, marqué par un investissement élevé : 4,5 milliards d’euros ont été mandatés, dont près de 700 millions d’euros en 2022. À eux seuls, les travaux des lycées mobiliseront 1 milliard d’euros de 2022 à 2027. La Région engage aussi déjà 30 millions d’euros par an sur les formations de 3 000 stagiaires du BTP (c’est un stagiaire sur cinq du Plan Régional de Formation). La dimension de l’innovation a toujours été présente, à l’image de la gestion intelligente des performances énergétiques et du test de l’intelligence artificielle.
Trois grands objectifs
Le Contrat de filière bâtiment 2023-2028 définit trois objectifs, matérialisés dans 35 actions. Il agit pour la santé économique des entreprises grâce au levier de la commande publique et des aides régionales à la transition écologique. Il pousse la performance d’une filière de la rénovation énergétique, la construction « bas carbone » et l’intégration des énergies renouvelables. Le soutien à l’innovation est le deuxième axe : il passe par la transition numérique et l’intégration du BIM (modélisation des informations d’un bâtiment), la transition technologique avec la robotisation, écologique avec des matériaux plus durables, l’essor du réemploi et de l’économie circulaire…
Parallèlement, le Contrat de filière bâtiment veut rendre plus attractifs des métiers encore vus comme pénibles, peu valorisés. Le bâtiment manque de main d’œuvre qualifiée, il faut attirer les vocations : l’apprentissage est mis en avant et la féminisation des métiers encouragée, comme la reconversion de demandeurs d’emploi. Le Plan Régional de formation (PRF) et le dispositif Innov’Emploi sont mobilisés pour anticiper les métiers liés à la transformation écologique.
Pour assurer le bon déploiement du Contrat de filière bâtiment, un comité de pilotage et un comité technique de suivi impliquant la Région, la FRB et la Capeb, ainsi que le pôle de compétitivité Derbi et le cluster Cemater, feront régulièrement le point sur l’avancée des actions et feront des propositions d’ajustements.