cassandre cecchella

Mes premières peintures s’inscrivaient dans l’envie d’élaborer une mémoire de la vie quotidienne. Je relevais, archivais, collectionnais des objets obsolètes, pauvres, que les gens abandonnaient, ne voyaient pas, pourtant témoins d’une époque et d’une classe sociale, dite populaire. Je collectais donc des listes de courses jetées dans les magasins pour y peindre les produits inscrits, je prenais en photo des citoyens, qui faisaient des vides greniers, entourés de leurs effets personnels pour en faire leurs portraits … Prélevées à travers des rencontres et des promenades hasardeuses, je recueillais ces ressources de notre quotidien, souvent considérées comme économiques et banales mais pourtant symboles d’une débrouillardise.
C’est en regardant à travers ce prisme du quotidien que j’ai appris à comprendre la peinture. À comprendre comment la construire, comment lui donner des couleurs mais c’est aussi grâce à la peinture que j’ai appris à regarder ceux qui m’entourent.