La rénovation, une approche globale

Pensez votre projet dans sa globalité

La rénovation énergétique d’un logement est un projet important qu’il convient de considérer avec attention dans sa globalité.

Les 4 principaux postes de travaux à prévoir sont :

  • L’isolation de l’enveloppe (toiture, murs, planchers bas, menuiseries …)
  • La ventilation
  • Le chauffage et l’eau chaude sanitaire
  • Les émetteurs (radiateurs …) et la régulation (thermostats …)

L’ordre dans lequel il faut réaliser ces travaux est essentiel pour garantir une performance énergétique optimale du logement. Par exemple, l’isolation a une conséquence directe sur la puissance à prévoir pour les équipements de chauffage.

D’autre part, l’installation d’équipements fonctionnant aux énergies renouvelables ainsi qu’une attention à la maitrise d’usage permettent de renforcer la performance du logement en termes d’émission de gaz à effet de serre et de consommation énergétique.

Pour en savoir plus :

Sur la rénovation globale

Témoignage de Geoffrey Van Nuvel,

Conseiller au sein du Guichet Rénov’Occitanie du Conseil Départemental de la Haute-Garonne

« Souvent, on vient nous voir pour une maison de 100 à 120 m² construite dans les années 70. Les personnes connaissent peu le bâtiment excepté l’isolation des combles faite à l’origine. Dotée d’une faible épaisseur, l’isolant s’est tassé avec le temps et n’est plus performant.

Avant d’isoler, observer et agir en fonction de l’existant

On considère qu’un isolant est performant (c’est-à-dire isolant) durant une vingtaine d’années. Dans ce cas précis, au bout de 50 ans, l’isolant n’a plus aucune valeur. Mon premier conseil est de retirer l’isolant existant.

Pourquoi ?

Car dès que l’on souhaite mettre un isolant de nature différente, il est nécessaire d’enlever le précédent pour éviter les désordres possibles à la jonction des deux isolants. Par exemple, de la condensation peut se former entre les isolants et les dégrader.

Si l’isolant est de même nature, on peut conserver le matériau isolant initial. Toutefois il faut vérifier son état, car s’il est trop dégradé, il est préférable de le retirer. Pour retirer un isolant existant, il faut compter aux alentours de 10€/m², ce qui représente généralement un budget de 1 000€ à 1 500 €.

Sur cet exemple on retire la laine de verre car elle est ancienne et mince pour y mettre de la laine de bois à la place. L’isolation sera réalisée avec des panneaux d’une épaisseur de 30 cm.

Pourquoi choisir de la laine de bois ?

Les propriétaires ont choisi un matériau végétal sur mes conseils.

L’étage de la maison est dédié à la zone de nuit (chambres), afin de ne pas ressentir de surchauffe l’été il est préférable d’opter pour un matériau à déphasage thermique lent (le déphasage est la capacité des matériaux composant l’enveloppe de l’habitation à ralentir la pénétration de la chaleur. Il permet de lisser les écarts de températures intérieures dus aux variations de températures extérieures). Ce meilleur confort thermique en été peut également permettre d’éviter d’installer un système de climatisation dans le logement.

La laine de bois est une matière végétale performante mais plus onéreuse que de la laine de verre ou de la ouate de cellulose.

Quelle épaisseur ?

Je leur ai également conseillé une épaisseur supérieure au minimum demandé pour bénéficier des aides financières. Il est demandé une résistance thermique de 7m².K/W pour une isolation des combles perdus.

Ce chiffre, appelé résistance thermique, est calculé en fonction de la capacité à conserver la chaleur en hiver ou la fraicheur en été et l’épaisseur de l’isolant choisi.

En choisissant une résistance de thermique de 8m².K/W, les propriétaires bénéficient d’une meilleure isolation, pour un coût légèrement supérieur.

Les fenêtres

Nous avons également travaillé sur les fenêtres. La maison était dotée de menuiseries en bois, double vitrage d’il y a 30 ans. Les occupants les ont remplacées par du double vitrage en PVC.
Ce choix s’explique par la facilité d’entretien.

Une menuiserie en bois nécessite régulièrement un vernissage pour maintenir son étanchéité et sa durabilité. Une menuiserie en PVC peut se nettoyer avec un coup de chiffon mouillé.

Faut-il aller jusqu’au triple vitrage ?

Le particulier s’est posé la question du triple vitrage. Aujourd’hui dans une région comme la nôtre ce n’est pas intéressant. Le surinvestissement lié au prix plus élevé d’une part et les aménagements des parois pour supporter le poids des vitres d’autre part ne valent pas le gain lié au triple vitrage.

Vous changez vos fenêtres ? Pensez ventilation !

La question des fenêtres induit celle de la ventilation. Une maison mieux isolée doit impérativement être ventilée correctement pour éviter tout risque d’humidité ou de moisissures.

Initialement, la maison disposait d’une ventilation naturelle, les murs étant percés avec des grilles donnant sur l’extérieur. Pour des raisons de performance thermique, les propriétaires ont décidé de reboucher les trous pour installer une ventilation mécanique hygro-réglable.

C’est une ventilation qui se régule selon l’humidité dans le logement et à l’extérieur. On l’appelle VMC hygro-réglable de type B.

Quelle est la différence entre une VMC hygro-réglable de type A et B ?

  • La VMC hygro-réglable de type A possède une sortie d’air réglable selon l’humidité et une partie fixe d’entrée d’air, comme une ouverture dans un mur.
  • La VMC hygro-réglable de type B contient des entrées et sorties d’air réglables en fonction de l’humidité.

Dans ce cas précis, on privilégie une VMC hygro-réglable de type B car elle permet de conserver plus de chaleur en hiver et de fraicheur en été.

Quel budget pour ce projet ?

Pour ces travaux, le foyer a payé :

  • 4 000 € d’investissement pour l’isolation des combles en laine de bois pour un peu moins de 100m² (résistance thermique 8) fournie et posée.
  • 11 000 € de fenêtres, pour 8 fenêtres et 1 porte d’entrée fournies et posées. Notons que la porte d’entrée coûte entre 2 et 3 000 €.
  • 1 500 € de VMC hygro-réglable de type B. Cette facture comprend le rebouchage des trous, la création des bouches sur les fenêtres pour la nouvelle VMC ainsi qu’un caisson d’extraction.

En ce qui concerne les murs, des devis ont été faits. Toutefois pour une isolation par l’extérieur le coût estimé avoisinait les 25 000 €. La famille a décidé d’y renoncer car ça ne rentrait pas dans son budget.

Pour financer ces travaux, les propriétaires peuvent (en fonction de leurs revenus) bénéficier d’aides financières notamment MaPrimeRénov et les CEE (Certificats d’Economie d’Energie). Enfin pour payer les travaux la banque peut accorder un éco prêt à taux zéro.

Combien de temps a duré le projet ?

Entre le premier rendez-vous d’information et le moment où les propriétaires sont revenus avec des devis, il s’est écoulé 3 mois. C’est le temps moyen nécessaire pour murir la réflexion et faire quelques devis par poste de travaux (isolation, fenêtre, ventilation). Néanmoins ce délai peut se rallonger durant les fêtes ou en juillet – août car les artisans ne sont pas disponibles.

Lors du deuxième rendez-vous nous avons étudié ensemble les devis. Certains étaient trop chers, la plupart manquaient d’éléments. Les particuliers ont noté les défauts puis ont recontacté les artisans pour rectifier les devis.

Nous nous sommes revus au cours d’un troisième rendez-vous pour définir les aides financières éligibles et leur montant en s’appuyant sur les devis corrigés. Je leur ai également expliqué les démarches à suivre pour percevoir les aides financières. Par exemple pour bénéficier des CEE, il faut remplir une demande avant la signature du devis.

Après ce rendez-vous les propriétaires se sont lancés dans les travaux. Nous sommes restés en contact téléphonique par la suite pour des détails. En tout, les rendez-vous conseils se sont étalés sur 6 mois.

En général nous ne sommes pas recontactés par la suite, sauf en cas de problème. Dans ce cas nous apportons également le conseil en cas de litige.

Conclusion

Ces travaux ont amélioré la performance énergétique de la maison qui a gagné deux classes énergétiques et de la plus-value. Au départ le bien se situait en catégorie D (sur le DPE) et il est passé en B.

Si les propriétaires continuent les améliorations énergétiques en optant par exemple pour un chauffage performant et une production d’eau chaude sanitaire efficace, ils pourraient gagner à nouveau une classe énergétique. »

Les particuliers auraient-ils fait des choix différents s’il ne vous avait pas consulté ?

"Nos rendez-vous ont répondu à certaines de leurs interrogations sur :

  • Les aides financières : ils recherchaient une information claire et détaillée sur les montants et comment en bénéficier.
  • Les devis : les performances indiquées sont-elles bonnes ? Les tarifs sont-ils cohérents ? Il y a aussi le ressenti de la personne, l’artisan avait-il l’air sérieux ? Nous vérifions la bonne et due forme des devis : par exemple la nature de l’isolant utilisé dans le cadre d’une isolation des combles, son épaisseur, sa résistance thermique… Ces éléments sont essentiels pour comprendre les travaux que l’artisan va réaliser.

Ce fût également l’occasion de les amener vers le choix de :

  • La laine de bois : au départ, ils privilégiaient de la laine de verre classique comme matériau isolant. La discussion a fait évoluer leur opinion vers un choix plus écologique et tout aussi performant.
  • La ventilation : au départ, les occupants n’avaient pas songé à inclure ce poste dans leurs travaux. Nos échanges ont modifié leur projet de travaux tout en leur évitant de mauvaises surprises comme de l’humidité liée au changement des fenêtres ou de passer à côté des aides financières. "
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